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jeudi 28 mars 2024

Dalila Boudjemaa, ministre de l’Environnement: «L’Algérie consomme 7 milliards de sacs en plastique par an»

L’Algérie consomme près de sept milliards de sacs en plastique par an, a fait savoir, lundi à Alger, la ministre de l’Environnement, Dalila Boudjemaa, appelant à l’adoption de la législations limitant les dangers de l’utilisation du plastique sur la santé et l’environnement.

Par Hocine K.

Dans une allocution lue en son nom par la SG du ministère, Meriem Ben Mehdi, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits des consommateurs, célébrée cette année sous le slogan «La lutte contre la pollution plastique», la ministre a indiqué que «l’Algérie fait partie des grands consommateurs de sacs en plastique au niveau mondial», ajoutant que «60 à 80 % des déchets plastiques sont jetés dans la nature, la mer et les oueds».
Elle a relevé, dans ce sens, l’existence de «simples» méthodes pour contenir les déchets plastiques dont les opérations de broyage, de dissolution et de pompage, ce qui permet leur transformation en de nouveaux produits recyclés, y compris les matières d’étanchéité.
Mme Boudjemaa a plaidé pour le lancement d’une réflexion sur ce point, en tenant compte du sort du sac en plastique après son utilisation ainsi que les séquelles sanitaires, urbaines et environnementales qui pourraient en découler.
En outre, «les dernières inondations démontrent le risque que constituent ces déchets plastiques qui bloquent, parfois, les réseaux d’évacuation sanitaires en zones urbaines en sus des gaz à effet de serre (GES) contribuant à l’aggravation du réchauffement climatique», explique la ministre.
Selon les chiffres avancés par la première responsable du secteur, les déchets ménagers contiennent 17 % de plastique, soit 130 000 tonnes/an de la quantité annuelle produite au niveau national.
De son côté, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a souligné l’importance d’intensifier les campagnes de sensibilisation des consommateurs à la nécessité d’éviter le jet anarchique du plastique et d’inciter à l’utilisation de produits alternatifs.
Concernant la protection des consommateurs, il a indiqué que son département ministériel avait préparé plusieurs textes législatifs, en cours de signature et de publication au Journal officiel (JO), relatifs au service après-vente ainsi qu’aux conditions d’hygiène appliquées dans les structures de restauration.
Il s’agit également de la réglementation technique fixant les conditions et modalités applicables à l’apposition du code-barre sur les produits destinés à la consommation humaine et des caractéristiques des produits en caoutchouc destinés au contact alimentaire.
Pour sa part, le ministre de la Poste et des Télécommunications, Brahim Boumzar, a fait savoir que son département ministériel élaborait des projets de textes réglementaires, lesquels sont «à un stade très avancé» et permettront de renforcer la protection des droits des consommateurs, à l’instar du projet de décret exécutif relatif à la portabilité des numéros et de celui de l’arrêté exécutif fixant les conditions et modalités de certification des équipements bancaires et des installations électriques sans fil.
Au terme de cette cérémonie, MM. Rezig et Boumzar ont supervisé l’émission d’un timbre-poste à l’occasion de la Journée mondiale des droits des consommateurs, consacré au thème «Consommons algérien». Conçu par le regretté plasticien Karim Tamardine, ce timbre sera émis en 200 000 exemplaires.

Les CET appelés à exploiter leurs stocks de déchets pour générer des revenus
Par ailleurs, la ministre de l’Environnement a mis l’accent, depuis Batna, sur l’impératif pour les Centres d’enfouissement technique (CET) d’exploiter leurs stocks importants de déchets en vue de générer des revenus.
«A travers la vente des stocks, ces centres à caractère industriel et commercial seront en mesure de réaliser un autofinancement et des unités de récupération, outre le financement de ses opérations», a fait savoir Mme Boudjemaa dans une déclaration à la presse au niveau du pôle culturel de la cité Kechida (chef lieu de Batna), dans le cadre d’une visite de travail et d’inspection à Batna.
Selon la ministre, «le biogaz pourrait être également extrait de ces déchets qui constituent une matière première, et ce, en coordination avec les universités au niveau national».
Concernant la saturation des excavations existantes au niveau des CET, Mme Boudjemaa a précisé qu’il «s’agit là d’un problème de gestion car, à la base, elles étaient destinées à stocker les déchets intraitables», soulignant que «le financement supplémentaire relatif à la réalisation de nouvelles excavations aurait pu être évité étant donné que le coût de réalisation d’une seule excavation s’élève à 50 millions DA, et ce, à travers l’opération de tri des déchets et l’affectation des excavations aux déchets intraitables uniquement». Lors de sa visite à la société de gestion des CET de Batna, située à la commune Oued Chaaba, la ministre a reçu des explications sur la situation de la société et visité, à cette occasion, la nouvelle unité de traitement de lixiviat. Cette société dispose actuellement de toutes les structures spécifiques à ce genre de sociétés.
«Les déchets produisent une nouvelle richesse consistant en des matières premières moins coûteuses, dont le traitement du lixiviat des déchets avec extraction d’eau pour l’utiliser à l’irrigation», a ajouté la ministre.
A la zone industrielle dans la ville de Batna, Mme Boudjema a inspecté l’unité de recyclage des huiles et une autre pour le recyclage et la transformation du plastique dans la commune de Fesdis.
Elle a également écouté un exposé sur l’Entreprise d’hygiène et de nettoyage «Cean Bat», et un autre présenté par des chercheurs de l’Université de Batna 1 sur la récupération du biogaz à partir des déchets dans le cadre de la convention conclue entre cette Université et l’entreprise de gestion des CET.
A la commune de Fesdis, la ministre s’est enquise du projet du «Jardin vert» avant de visiter la maison de l’environnement au pôle culturel de la cité Kechida, où est organisée une exposition diversifiée des start-up activant dans le domaine écologique.
Au terme de sa visite à Batna, la ministre de l’Environnement a fait état de deux projets au profit de cette wilaya, le premier, d’un montant de 100 millions de DA, pour l’examen et l’élimination de trois décharges anarchiques à N’Gaous, Ras El Aïoun et El Madher, et le second, d’un montant de 150 millions DA, pour la réalisation d’une fosse au niveau des CET à Batna, Barika, Aïn Touta.

H. K.

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