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jeudi 28 mars 2024

Crainte

Ce week-end se tenait en France le Campus de la majorité présidentielle. Un rendez-vous qui a servi surtout à attaquer Éric Zemmour, qui semble énormément inquiéter à l’Élysée. En ouverture, ce samedi, de sa dernière rentrée politique du quinquennat, à Avignon, La République en Marche a par ailleurs clairement mis le cap sur la présidentielle. À la tribune, Christophe Castaner, l’ex-ministre de l’Intérieur, l’a d’ailleurs assumé sans détour : «Notre seule responsabilité, c’est d’assurer la réélection du président de la République». Une échéance qui, à entendre les macronistes, ne se limitera pas à une nouvelle confrontation avec le monde d’avant, la gauche et la droite. Sur la route de 2022 se dresse aussi et surtout le «bloc des déclinistes». Et bien entendu Éric Zemmour qu’un dernier sondage crédite désormais de 15 % des intentions de vote, à un point seulement derrière Marine Le Pen. Or, à Avignon, l’écrivain, dont le dernier livre se vend par dizaines de milliers d’exemplaires, a eu les honneurs de nombreux intervenants. Il semblerait que pour la Macronie il soit aujourd’hui le plus redoutable adversaire et surtout visiblement celui qui est le plus à craindre. Peut-être même plus encore que Xavier Bertrand, Anne Hidalgo ou Valérie Pécresse, dont les noms n’ont pas été cités, au contraire donc du polémiste d’extrême droite. Et la charge a été lourde contre celui que François Patriat, le chef de file des sénateurs macronistes, a qualifié, dans son discours, de «sympathisant de Vichy». Jean-Marc Borello, le directeur général adjoint d’En Marche, pointant, lui, du doigt «l’arrivée de la peste brune». Mais c’est Christophe Castaner, le patron des députés marcheurs à l’Assemblée nationale, qui s’est montré le plus sévère : «L’outrance n’est que l’arme des pleutres. Quelle honte il fait au débat. Il se dit plus gaulliste que De Gaulle, il est en réalité plus lepéniste que Le Pen. Mais candidat ou pas, c’est un ennemi politique, nous devons le considérer comme tel et le combattre sur tous les fronts». Du côté de la direction de la République en Marche, le discours est clair : «Etre intraitable sur les idées de Zemmour». Des idées «racistes, xénophobes, déclinistes». Pourtant, en l’évoquant constamment, les partisans de Macron ne participent qu’à faire augmenter l’intérêt autour de Zemmour qui est chaque jour plus populaire et qui grâce aux macronistes est plus que jamais dans les esprits. Celui qui fut bouté hors de l’antenne de Cnews il y a un mois par le CSA n’aura ainsi jamais été autant à la télévision et à la radio et bénéficie, par ailleurs, d’une publicité gratuite constante de la part de ses adversaires qui sont incapables de parler de leurs propres programmes pour la France mais préfèrent critiquer inlassablement le journaliste.

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