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jeudi 28 mars 2024

Covid-19 en Algérie: Dr Bekkat Berkani déplore la réticence à se faire vacciner

Conçue comme une arme de destruction du coronavirus, la vaccination en Algérie avance à petits pas et se heurte à la réticence du citoyen à se faire vacciner contre l’épidémie.

Par Louisa Ait Ramdane

La campagne de vaccination contre le Covid-19 en Algérie avance à petits pas pour, entre autres raisons, la réticence des citoyens, a déploré le Docteur Mohamed Bekkat Berkani, membre du Comité scientifique du suivi de la pandémie Covid. Egalement président de l’Ordre des médecins, il a rappelé, à bon entendeur, qu’il faut impérativement comprendre que l’arme destructrice du coronavirus est la vaccination. «Nous avançons à petits pas», a-t-il indiqué. Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, il a affirmé que cette réticence est essentiellement due à un déficit de communication. Pour rassurer les citoyens, le docteur a affirmé qu’«il n’y a pas de mauvais ou de bon vaccin». L’invité de la radio dira qu’«il faut comprendre que ce vaccin a été homologué par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)».
«Les citoyens doivent savoir que, quel que soit le type de vaccin, c’est une protection contre le virus et que malgré la constatation d’effets secondaires auprès de certains vaccinés, tous les vaccins ont des effets secondaires», a-t-il rassuré. Par ailleurs, il a affirmé que «la responsabilité revient au ministère de la Santé de faire un plein de communication qui puisse convaincre nos concitoyens». Sur ce point, le même responsable a reconnu que la communication fait défaut. «On n’a pas informé correctement nos concitoyens de ne pas avoir peur de l’AstraZeneca», a déclaré l’invité de la radio.
Berkani a relevé, par ailleurs, «un monopole flagrant et agressif par certains laboratoires, détenteurs de la propriété de brevets de vaccins, faisant fi de tout esprit humanitaire pour faire chanter des pays qui n’ont pu y avoir accès, de par leur pauvreté, au vaccin». Il a ajouté que producteurs ou utilisateurs de vaccins doivent avoir cette latitude de se procurer le vaccin pour la sécurité de tous, surtout que les pauvres ne peuvent, pour des raisons économiques, se le procurer. Selon l’intervenant, les relations dans le monde sont devenues très économiques, il est clair que les laboratoires développés font aujourd’hui du profit une arme économique, voire un outil de pression, et par ricochet le monde a changé même pour la santé devenue plus financière.
Heureusement, s’est-il réjoui, allusion faite aux positions des uns et des autres exprimées au Sommet du G20 à Matera en Italie, que les pays producteurs commencent à se rendre compte de ce dilemme et qu’ils affichent, désormais, un intérêt et la pensée que l’ensemble de l’humanité soit protégé sans discrimination.
Interrogé sur la mission du ministère de l’Industrie pharmaceutique, l’intervenant considère que le ministre chargé de ce secteur, Benbahmed, président de l’Ordre des pharmaciens, est nommé à juste titre à ce poste pour «donner une substance et une contenance à cette industrie» afin d’assurer une soi-disant «autonomie en fabricant 50 % de nos besoins en médicaments et en vaccins». «Il est grand temps de garantir son indépendance médicamenteuse sur le volet des maladies chroniques et le Covid», a estimé Mohamed Bekkat Berkani.
L. A. R.

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