A quelques jours des examens de fin d’année, des enseignants ont trouvé dans le soutien scolaire un gros appoint financier, enchaînant avec des groupes de 50 élèves entassés les uns sur les autres dans des garages à des tarifs exorbitants.
Par Thinhinene Khouchi
L’examen de fin d’études primaires débutera dans quelque jours, soit le 2 juin, les épreuves du BEM auront lieu du 15 au 17 juin et celles du baccalauréat/session 2021 du 20 au 24 juin. A l’approche de ces examens officiels, les candidats multiplient les révisions et les cours particuliers. Malheureusement, devant la panique des parents et des élèves, certains enseignants profitent en doublant, même triplant, les heures des cours particuliers ainsi que les tarifs. En effet, le phénomène des cours particuliers est passé, ces dernières années, de l’exception à la règle, à un business qui fait baver tous les enseignants. Tous sans exception, se mettent à donner des cours particuliers, notamment à l’approche des examens de fin d’année. Dans les garages, des groupes de 50 élèves s’entassent les uns sur les autres pour se préparer au mieux à leurs examens, sans prendre en considération le danger que peuvent engendrer ces rassemblements en cette période de pandémie. Les enseignants se justifient et avancent la dégradation du pouvoir d’achat comme principale raison. Mouloud, professeur de mathématiques dans un établissement public à Ain Benian, a regroupé hier son deuxième groupe de 40 lycéens à 11h dans un garage. «Le samedi est une journée chargée. Je suis à mon deuxième groupe et je vais enchaîner avec un autre groupe dans deux heures. En tout, j’ai six groupes aujourd’hui», nous a-t-il confié. Questionné sur le nombre d’élèves, le professeur, fier de sa notoriété, nous dit que se sont tous des groupes de «plus de 40 élèves, qui viennent de plusieurs communes de la capitale». Pour lui, «ces candidats au baccalauréat sont obligés de prendre des cours particuliers pour combler leurs lacunes et bien se préparer à l’examen final», ajoutant : «Certains ne comprennent pas en classe et sont obligés de venir chez moi». Malheureusement, la moitié des groupes auxquels cet enseignant dispense des cours particuliers sont ses élèves de l’école publique où il enseigne. Pour Sabah, mère d’un candidat au Bac : «Parfois je me demande si vraiment ces cours particuliers sont efficaces. Mon fils me dit qu’ils sont plus nombreux et plus bavards durant les cours particuliers qu’en classe, mais il continue d’y assister car les enseignants expliquent mieux le cours». Concernant les tarifs fixés par ces commerçants du savoir, ils varient entre 4 000 DA par mois, soit une heure par semaine, et 1 500 DA l’heure, à l’élève de doubler le nombre d’heure dont il a besoin. Pour les parents qui veulent voir leurs enfants réussir, ces cours particuliers sont comme une sangsue qui absorbe tout leur argent.
T. K.