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mercredi 29 novembre 2023

Coopération

Si la relation des États-Unis avec l’Iran a des chances de
s’améliorer dans les semaines et mois qui viennent suite à la victoire de Joe Biden à la présidentielle, les relations avec la Corée du Nord, elles, risquent au contraire de se dégrader et la Maison-Blanche devra surveiller ces deux pays comme le lait sur le feu pour éviter tout dérapage de leurs programmes balistiques et nucléaires. La Corée du Nord et l’Iran auraient en effet repris en 2020 une coopération en matière de développement de missiles à longue portée, affirme un rapport de l’ONU, confirmant aussi que Pyongyang continue de violer les résolutions onusiennes dans le domaine nucléaire. Dans ce document annuel d’experts de l’ONU remis lundi 8 février au Conseil de sécurité, Téhéran dément une telle coopération rapportée par un pays non identifié. Ces experts sont chargés du contrôle des multiples sanctions imposées à Pyongyang pour l’obliger à suspendre ses programmes d’armement nucléaire et balistique. En 2020, «le groupe a continué d’enquêter sur les allégations concernant la coopération entre la Corée du Nord et l’Iran en matière de missiles balistiques», écrivent les experts dans leur rapport. «Selon un État membre, la Corée du Nord et l’Iran ont repris leur coopération sur des projets de développement de missiles à longue portée. Cette reprise de la coopération aurait inclus le transfert de pièces essentielles, l’expédition la plus récente associée à cette relation ayant eu lieu en 2020», ajoutent-ils. Dans une réponse datant de décembre 2020 à des questions posées par les experts, l’Iran estime que «de fausses informations et des données fabriquées peuvent avoir été utilisées dans les enquêtes», précisent les experts dans leur rapport. Mais, pour ces derniers, nul doute n’est permis sur les activités nord-coréennes interdites par les Nations unies. «Au cours de la période considérée, la Corée du Nord a maintenu et développé ses programmes nucléaires et de missiles balistiques, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», affirment-ils. En 2020, la Corée du Nord a annoncé «préparer des essais, la production de nouvelles têtes de missiles balistiques et le développement d’armes nucléaires tactiques», soulignent-ils. Pyongyang «a produit des matières fissiles, entretient des installations nucléaires et modernise son infrastructure de missiles balistiques». Le pays «a continué à rechercher du matériel et de la technologie pour ces programmes à l’étranger», font notamment valoir les experts. Le groupe de l’ONU indique par ailleurs avoir «enquêté sur des cas d’acquisition de navires par la Corée du Nord, de vente de droits de pêche et d’exportation continue de charbon en violation des sanctions». Évoquant un possible effet de la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19, les experts cependant «notent que les expéditions de charbon semblent avoir été largement suspendues depuis fin juillet 2020». Concernant le pétrole raffiné, dont l’importation en Corée du Nord est limitée par les sanctions onusiennes à 500 000 barils par an, le groupe indique avoir continué à enquêter sur des livraisons illicites à Pyongyang. Mais l’ONU n’ayant pas de moyens crédibles et surtout pas de réel pouvoir pour forcer Pyongyang et Téhéran à cesser ces activités, se sera à Washington de réussir à peser dans ces dossiers délicats. Reste à voir si la nouvelle administration Biden sera capable de faire entendre sa voix et surtout de créer un dialogue que ce soit avec les Iraniens ou les Coréens du nord.

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