Les Français en âge de voter sont appelés aux urnes aujourd’hui afin d’élire leur chef de l’État pour les cinq années à venir. Enfin cette campagne présidentielle, qui aura été particulièrement dure et brutale, prend fin. Une campagne éprouvante qui se conclut par les appels répétés de plusieurs candidats à opter pour un «vote utile» plutôt que pour un vote de conviction. Les deux candidats usant le plus de ce stratagème étant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen qui encouragent tous deux les électeurs à voter pour eux, même s’ils ne partagent pas l’entièreté de leurs idées et vision pour le pays, pour s’assurer que leur famille politique remporte une place au second tour du scrutin. Et si les partisans de Marine Le Pen tentent tant bien que mal de convaincre les électeurs d’Éric Zemmour de choisir leur candidate pour avoir une chance de l’emporter ce soir, les partisans de Jean-Luc Mélenchon, eux, sont bien plus agressifs et les attaques fusent depuis quinze jours sur les réseaux sociaux contre ceux qui militent pour d’autres candidats de gauche et d’extrême-gauche. Car ceux qui disaient ne pas croire les sondages il y a encore quelques semaines, lorsque Mélenchon était encore sous la barre des 10 %, aujourd’hui alors que le candidat insoumis est à 16 %, se basent sur ceux-ci pour faire pression sur les électeurs de Yannick Jadot et Fabien Roussel notamment. Ce dernier est plus particulièrement visé, les quatre points du candidat communiste dans les sondages étant considérés comme quatre points de «volés» à Mélenchon par les militants insoumis les plus agressifs. Des responsables de la campagne de Mélenchon n’hésitent pas de leur côté à appeler encore et encore le candidat du Parti communiste à se rallier au leur, alors même que leurs programmes divergent sur un très grand nombre de sujets, allant des plus futiles aux plus essentiels. Les programmes des deux prétendants à l’Élysée sont ainsi diamétralement opposés sur les thèmes de l’énergie (nucléaire), l’exploitation agricole, la laïcité, la chasse ou encore le maintien de l’ordre et la sécurité. Ces divergences multiples empêchent donc le candidat communiste de s’unir à la candidature de Mélenchon et continue donc sa campagne en subissant les attaques des partisans du chef de file de La France Insoumise, qui l’accusent par avance d’être la cause d’un éventuel échec de leur candidat à accéder au second tour du scrutin présidentiel. Reste à voir, à l’aune des résultats de ce soir, si les appels des candidats au «vote utile» auront été entendus, ou si les électeurs, dans le secret de l’isoloir, auront finalement décidé de voter en suivant leurs convictions.