Pour les détracteurs de l’Union Européenne la crise des » sous-marins «impliquant Paris, Canberra, Londres et Washington est du pain béni. Une preuve de plus de l’inutilité des institutions européennes qui n’ont que très timidement soutenu Paris ou pris de mesures concrètes à l’égard des Américains qui ont «volé» le contrat du siècle d’une valeur de 90 millions de dollars au nez et à la barbe des Français. Ces derniers sont ainsi apparus bien seuls, isolés, plus encore que les anglais, qui eux, malgré le Brexit se retrouvent impliqués dans le nouveau contrat liant l’Australie aux États-Unis. Et après plus d’une semaine les Allemands, pourtant censés être mes premiers alliés des français, se décident à défendre leurs partenaires de l’UE. Le comportement des États-Unis dans l’affaire des sous-marins qui l’oppose à la France est » irritant et décevant», a déclaré mardi le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. «Je peux comprendre la colère de nos amis français», «ce qui a été décidé – et la manière dont cela a été décidé – est irritant et décevant, pas seulement pour la France», a-t-il dit à des journalistes à New York. «Ce que nous voyons rend les choses beaucoup plus compliquées et je crois que ça va le demeurer un moment», a-t-il ajouté. «Je ne me suis jamais fait d’illusions sur le fait que nous n’aurions plus de problèmes avec le nouveau président américain», a expliqué Heiko Maas. «Nous devons réfléchir en Europe au moyen de renforcer la souveraineté européenne. C’est à nous finalement qu’il appartient de le faire ou pas», a-t-il affirmé. Des paroles qui ne risquent pas de consoler les Français qui ne semblent pas savoir comment réagir face à la situation. Mis à part rappeler leurs ambassadeurs de Washington et Canberra, aucune action concrète n’a été prise pour protester contre le «coup de poignard» de la Maison-Blanche. Surtout que les alliés européens, eux semblent surtout vouloir ménager le puissant allié américain. Au final les antieuropéistes français qui affirment qu’appartenir à l’UE ne fait que priver la France de sa souveraineté sans lui apporter quoique ce soit en retour ne sont plus très loin de la réalité et Paris devra visiblement gérer cette crise seul.