Ancien chiraquien et pilier de la droite traditionnelle, Jean Pierre Raffarin, qui fut le seul capable de résoudre l’imbroglio lors des élections interne de l’UMP en 2012, lorsque François Fillion et Jean-François Copé s’étaient tous deux auto-proclamés vainqueurs du scrutin, a depuis déserté Les Républicains. Aujourd’hui, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a changé de camp et est désormais l’un des plus fidèles soutiens d’Emmanuel Macron, même s’il reste dans l’ombre et qu’il n’occupe aucune fonction officielle, que ce soit au sein du gouvernement ou dans le parti présidentiel. Mais il semblerait qu’il travaille désormais à prolonger la présence de Macron à
l’Élysée. En effet, Raffarin a affirmé souhaiter cette semaine qu’un président puisse cumuler plus de deux mandats consécutifs, estimant que cette contrainte finit par affaiblir le président à la fin de son second mandat. C’est pourtant là une règle de la Constitution. L’article 6 indiquant clairement qu’un président de la République ne peut cumuler plus de deux mandats consécutifs. Élu en 2017, puis réélu en 2022, Emmanuel Macron devra donc s’y résoudre en 2027. Quelques personnalités, bien rares, poussent malgré tout pour repenser ce principe immuable. L’ancien Chef du gouvernement de Jacques Chirac, Jean-Pierre Raffarin, est de ceux-là. «Je pense qu’il faut revenir sur cette idée», a déclaré ce soutien du chef de l’État, proche d’Édouard Philippe. Selon lui, cette impossibilité finirait par placer le président au second plan à la fin de son second mandat, ce qui le décrédibiliserait. «Comme disent les Anglais, c’est le ‘’coming-man’’ (le candidat qui émerge) qui attire un peu tous les regards. Donc là, (pour 2027), il va y en avoir plusieurs et tout ça fragilise le président, qui ne va plus apparaître dans son propre camp comme un chef de guerre pour conduire les députés à la victoire», a-t-il estimé. S’il ne peut donc enchaîner sur un troisième mandat, Emmanuel Macron pourrait en revanche se représenter plus tard. Ainsi, au sein des macronistes, certains rêvent déjà d’une nouvelle candidature du chef de l’État en 2032. Nicolas Sarkozy, autre soutien de Macron, qui lui n’a effectué qu’un mandat à l’Élysée, a ainsi lui-même tenté à plusieurs reprises de se repositionner pour une nouvelle candidature, mais n’y a pas réussi faute de soutien et d’enthousiasme des militants qui sont passés à autre chose. Et si Sarkozy, l’un des hommes politiques les plus charismatiques de ses quarante dernières années, s’est cassé les dents lors de ses multiples tentatives, l’on imagine mal Emmanuel Macron y réussir. Toutefois, ce dernier, contrairement au président de droite, a réussi à arracher deux mandats à l’Élysée et pourrait, lui qui n’a que 45 ans, créer encore la surprise dans le futur.