Le Covid-19 a restreint les initiatives caritatives engagées traditionnellement à Constantine durant le mois de ramadhan par des partenaires du secteur de la Solidarité et autres groupes de bénévoles et associations à caractère social et humanitaire auprès des classes les plus déshéritées, relèvent plusieurs parties concernées par la question.
Pour la deuxième année consécutive, la pandémie a rendu quelque peu difficile à Constantine l’exécution des plans d’actions de solidarité mis en œuvre par des instances concernées ainsi que le mouvement associatif, ont affirmé à l’APS des organisateurs chargés de cette mission.
Plusieurs catégories pauvres, dont des familles en zones d’ombre, des personnes sans revenus ou à besoins spécifiques, sont «davantage menacées et affectées par la crise sanitaire due au Covid-19», a déclaré à l’APS le responsable du bureau Souboul El Khairat relevant de la Direction des affaires religieuses et des wakfs (DARW), Abdelkader Nouar.
L’apparition de cette pandémie à l’échelle locale depuis le mois de mars 2020 a «provoqué une crise économique qui a eu des répercussions majeures au plan social et de solidarité, surtout le recul du nombre de bienfaiteurs participant régulièrement dans ce type d’actions», a-t-il précisé.
M. Nouar explique que les mesures prises pour freiner la propagation du virus, en particulier l’interdiction du regroupement des citoyens et l’obligation du respect de la distanciation sociale, ont entravé cette année l’ouverture d’un nombre important de restaurants d’El Iftar et le bon déroulement de cette opération destinée essentiellement aux nécessiteux et aux sans domicile fixe (SDF).
Cette année, seuls huit restaurants réservés à ces franges sociales sont actuellement opérationnels, alors que leur nombre avant 2020 dépassait les vingt restaurants. 6 029 repas chauds ont été distribués depuis le début du mois de ramadhan contre 30 000 dénombrés durant la même période de l’année 2019, selon les dernières statistiques établies par la DARW.
Les actions de solidarité rares mais pas totalement absentes
Les restaurants de la Rahma du Croissant-Rouge algérien (CRA) de Constantine, destinés à soutenir différentes franges sociales défavorisées ainsi que les passants voyageurs, ne sont pas opérationnels le mois de jeûne pour la deuxième année consécutive, a indiqué de son côté à l’APS le président du bureau local de cet organisme, Ali Abdennour.
L’organisation de l’initiative «Maidat Ramdhan», figurant parmi les actions caritatives réalisées chaque mois de ramadhan par le bureau local de cette instance sociale, a été annulée également cette année pour prévenir la propagation du coronavirus, a fait remarquer M. Abdennour.
Le comité de wilaya du Croissant-Rouge algérien (CRA) de Constantine dispose actuellement de cinq restaurants implantés dans les communes de Aïn Smara, Ibn Ziad, Aïn Abid, Constantine et à la nouvelle ville Ali-Mendjeli (El-Khroub), qui assuraient la distribution pendant le mois de ramadhan de pas moins 600 repas par jour. Plus de 20 000 repas y ont été servis durant le mois de ramadhan 2019, rappelle-t-on.
Par ailleurs, la directrice de l’action sociale et de la solidarité (DASS), Samia Gouah, a indiqué à l’APS que les services locaux de ce secteur s’adaptent pour maintenir leurs missions en pleine crise sanitaire.
Plus de 1 500 couffins de denrées alimentaires, financés par des bienfaiteurs et des opérateurs économiques, ont été distribués depuis le début du mois de ramadhan aux familles nécessiteuses dans les zones d’ombre de plusieurs communes de la wilaya, a-t-elle souligné.
De son côté, le président de l’association Kafil El Yatim, Kamel Bousalem, a fait savoir que les associations à caractère social et humanitaire restent fortement mobilisées pour recueillir les dons, gérer les demandes d’aides et répondre aux besoins des couches les plus fragiles.
Pas moins de 850 kits de produits alimentaires ont été distribués aux veuves, en priorité celles des zones d’ombre.
Maya H.