Plusieurs voix s’étaient élevées à droite lors du premier mandat d’Emmanuel Macron pour critiquer l’organisation des élections primaires au sein des Républicains, disant préférer une sélection plus naturelle. Malheureusement, lors du dernier scrutin présidentiel, aucun aspirant candidat n’avait voulu alors céder sa place et LR avait fini par instituer un vote interne pour permettre aux membres du parti de choisir le meilleur candidat pour les représenter lors de l’élection de 2022. Mais le procédé, après la terrible défaite de Valérie Pécresse dès le premier tour des élections présidentielles, est considéré désormais comme une erreur qu’il ne faut plus réitérer. Laurent Wauquiez est aujourd’hui «incontestablement le candidat naturel» des Républicains pour 2027, a ainsi jugé il y a quelques jours le patron des députés LR, Olivier Marleix, écartant l’idée de primaires en amont de la présidentielle. «Il a été le président de notre parti extrêmement bien élu d’ailleurs à l’époque», a argué monsieur Marleix, quelques jours après que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes est sorti de sa réserve médiatique, alors que certains dans son propre parti lui reprochent d’avoir été trop discret sur le sujet de la réforme des retraites. Le candidat putatif s’est défendu de s’être «défilé», avançant qu’il avait affirmé qu’«on ne devait pas s’opposer à cette réforme». «Tant que le macronisme est là, c’est très difficile pour la droite d’arriver à se reconstruire, mais en 2027 une page politique va se tourner, car le macronisme ne va pas succéder à Macron», a également déclaré cette semaine Laurent Wauquiez. Qu’il s’agisse de Laurent Wauquiez ou d’un autre, Olivier Marleix écarte l’idée d’une primaire pour désigner le prochain candidat de la droite : «Je suis radicalement contre. C’est un piège qui amène à se diviser systématiquement». «Regardez la dernière fois, on avait pris un format réduit, non pas de primaires ouvertes mais de désignation fermée. Résultat : Valérie Pécresse a été désignée cinq mois avant l’élection présidentielle. Comment voulez-vous aller à la rencontre des Français cinq mois seulement avant l’élection ?» La présidente de la région Île-de-France avait été éliminée dès le premier tour, recueillant seulement 4,78 % des voix. Quant au calendrier, le patron des députés a donné sa préférence à une désignation «après les européennes», peut-être «à la rentrée de septembre 2024». Toutefois, Wauquiez est loin de faire l’unanimité, beaucoup lui reprochant ses positions trop droitières, empruntant de nombreuses thématiques au Rassemblement National, notamment. Mais peut-être que le choix de l’ex-patron LR sera considéré comme une dernière tentative de rassembler les électeurs de droite derrière un candidat incarnant une ligne conservatrice claire. Après tout, le RN a fait un excellent score en 2022, que ce soit lors de la présidentielle ou des législatives, et la droite traditionnelle pourrait alors abandonner sa ligne centriste pour un conservatisme assumé, si cela pouvait lui assurer la victoire.