Après que son dirigeant ait été obligé de quitter ses fonctions en septembre dernier, le parti Europe Écologie les Verts (EELV) organisait ce samedi un congrès pour nommer un nouveau chef de file. Six candidates étaient donc en lice pour prendre les rênes du parti écologiste et remplacer le secrétaire national sortant, Julien Bayou. Le vote se tenant en deux étapes, les 11 000 adhérents d’EELV ont d’abord voté lors d’assemblées générales régionales ce samedi. Les délégués auront ensuite le dernier mot le 10 décembre prochain, mais ce premier rendez-vous a permis de connaître et de mesurer les grandes forces en présence. Notamment de répondre à la question suivante : que pèse réellement Sandrine Rousseau, omniprésente dans les médias avec des positions parfois très radicales ? La députée n’était pas candidate elle-même, mais soutenait la motion de Mélissa Camara. Cette dernière n’est finalement arrivée qu’en troisième position avec 13,5 % des voix. Il n’y a pas de contestation possible : elle est largement devancée par Marine Tondelier, membre de la direction sortante qui a réuni 47 % des votes, et par Sophie Bussière, qui était, elle, soutenue par Yannick Jadot et a rassemblé 18 % des votants. Ce score est une déception pour Mélissa Camara. Le fait d’être soutenue par Sandrine Rousseau lui avait donné un certain écho et elle s’attendait alors à un meilleur résultat. D’autant que la candidate s’était alliée avec l’aile la plus à gauche du parti, qui avait fait 20 % des voix au dernier congrès, mais cela n’aura pas été suffisant pour convaincre la majorité des votants. Ces derniers auront peut-être jugé qu’il fallait à la tête du mouvement une personnalité ayant un minimum d’expérience pour aider les Verts à sortir de la mauvaise passe dans laquelle se trouve le mouvement depuis la rentrée. Finalement, du côté de la Nupes (Nouvel Union Populaire et Sociale) ces derniers mois ont été difficiles, entre les accusations de violences domestiques qui visent une personnalité proéminente de La France Insoumise et les sordides polémiques dans lesquelles s’est retrouvé empêtré Julien Bayou, l’alliance de gauche aurait bien besoin de nettoyer son image et d’offrir à ses partisans un nouveau départ après celui manqué de cette rentrée. Reste à voir si la nomination chez EELV d’une nouvelle cheffe de file sera suffisante pour remotiver les sympathisants et les militants qui désespèrent de voir leur parti, et surtout ses thématiques, devenir un parti incontournable sur l’échiquier politique français.