Les partisans d’Éric Zemmour auront essayé jusqu’au bout de faire pression sur la direction des Républicains pour intégrer ce dernier au sein du congrès qui devra déterminer le candidat LR à la présidentielle du printemps prochain en France. Mais sans surprise le président du parti Christian Jacob a exclu hier qu’Éric Zemmour puisse se présenter. «Éric Zemmour est dans son couloir, ce n’est pas le mien. Au fur et à mesure qu’il s’exprime, on partage de moins en moins de choses avec lui et ses propos deviennent inquiétants», a affirmé Christian Jacob à l’issue d’un comité stratégique du parti. «Il n’y a pas de débat, on l’a toujours dit, il n’est pas dans notre famille politique, il n’a rien à faire dans le cadre de notre sélection pour un candidat», a-t-il ajouté. Après avoir arrêté, samedi, la méthode de désignation, via un congrès des seuls adhérents qui aura lieu le 4 décembre, LR a défini, hier, son calendrier d’ici là. Le parti réunira un bureau politique le 6 octobre pour acter qu’un comité organisera et supervisera l’ensemble du processus. Outre des membres de la direction, «un représentant de chacun des candidats» en fera partie, précise-t-on à la direction. Un autre bureau politique est prévu le 13 octobre pour valider les candidatures, chaque candidat devant s’engager par écrit à respecter les valeurs de la droite et du cen-tre, et à soutenir publiquement le candidat désigné in fine. Les prétendants à l’investiture auront ensuite jusqu’au 2 novembre pour rassembler 250 parrainages d’élus. Du côté des électeurs, seuls pourront voter les adhérents LR : les adhésions seront ouvertes jusqu’au 16 novembre, soit 15 jours avant le premier tour du congrès. Chacun des candidats sera auditionné le 20 novembre par le conseil national de LR, son instance dirigeante élargie. Le vainqueur sera proclamé le 4 décembre, à l’issue d’un congrès qui pourrait avoir lieu du mercredi au jeudi pour le premier tour, et du vendredi au samedi pour le deuxième. Les candidats déclarés sont pour l’instant Valérie Pécresse (ex-LR), ainsi que les LR Michel Barnier, Éric Ciotti et Philippe Juvin qui ont dit sur Twitter leur intention de participer au processus. Xavier Bertrand, opposé à une primaire mais qui a semblé moins intransigeant dans l’hypothèse d’un congrès, ne s’est pas encore exprimé. Éric Zemmour a, de son côté, répondu avec ironie sur Twitter à son «éviction». «Quelle tristesse : sans avoir rien demandé, je suis exclu de la course qui sert à choisir le Premier ministre de Macron !» Toutefois, au final, les instances dirigeantes LR peuvent refuser toute accointances avec le polémiste, qui ne s’est pas encore officiellement déclaré pour la présidentielle, les électeurs de droite, eux, seuls dans les isoloirs en avril 2022, décideront si Éric Zemmour, comme celui-ci l’affirme, les représentent effectivement, simplement en votant pour lui, ou bien pour le candidat qui sortira vainqueur du congrès de décembre prochain.