Les relations entre la France et l’Australie, risquent de ne pas s’améliorer avant un moment alors que l’État français ne cesse depuis plusieurs jours d’accabler Canberra pour sa « trahison». L’Australie a déjà prouvé son attachement à la France à travers le sacrifice de ses soldats lors des deux guerres mondiales, a en réponse estimé hier le vice-premier ministre australien au risque d’alimenter la crise entre les deux pays après la rupture d’un mégacontrat de sous-marins. La décision de Canberra d’annuler ce contrat d’achat de 56 milliards d’euros pour la fourniture à l’Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel-électrique, au profit de sous-marins américains à propulsion nucléaire, a suscité l’indignation de Paris. « L’Australie n’a pas besoin de prouver son attachement, son amitié et sa volonté de veiller à la liberté et à l’égalité de la France», a déclaré Barnaby Joyce, qui assure l’intérim du premier ministre Scott Morrison en visite à Washington. « Des dizaines de milliers d’Australiens sont morts sur le sol français ou sont morts pour protéger le territoire français lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde». Faire référence à ces périodes difficiles de l’histoire de la France a peu de chances d’apaiser la colère de Paris qui s’en est pris à plusieurs reprises à l’Australie depuis l’annonce la semaine dernière de cette rupture de contrat. Le président français Emmanuel Macron a rappelé vendredi ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie. Les autorités françaises ont accusé ces deux pays de « mensonge « et de « rupture majeure de confiance». Le premier ministre australien Scott Morrison a rejeté ces accusations, affirmant avoir fait passer l’intérêt national de l’Australie en premier pour contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région indo-pacifique. Mais les français, dépités par l’attitude de leurs alliés, veut visiblement des gestes forts pour pouvoir passer outre la « trahison» dont elle a été victime. Mais rien ne pourra remplacer en l’état le contrat de 56 milliards d’euros (90 milliards de dollars) que Washington lui a « volé» et qui constitue une colossale rupture de confiance entre Français, Australiens et Américains. L’amertume de Paris risque encore de se faire sentir pendant un moment et les relations entre ces trois alliés seront certainement encore particulièrement compliquées dans les semaines et mois à venir.