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vendredi 29 mars 2024

Conférence nationale sur la relance industrielle: Des experts plaident pour une approche rénovée

Plusieurs experts et économistes ont plaidé, samedi à Alger, pour une approche rénovée de la gouvernance de la politique industrielle, permettant une relance de l’industrie nationale et l’augmentation de sa part dans le produit intérieur brut (PIB).

Par Salem K.

Intervenant au cours des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle, ouverts samedi, l’enseignant universitaire Hacen Bouklia a appelé à «concevoir la politique industrielle autour d’un dialogue entre l’ensemble des parties prenantes, autour d’objectifs et d’engagements communément partagés».
Il a ainsi préconisé de «sortir de l’élaboration de la politique industrielle sur la base d’un ensemble de mesures formalisées qui a montré ses limités», soulignant la nécessité d’adopter «une approche rénovée de la gouvernance de la politique industrielle basée sur un processus dynamique».
Cette démarche, explique-t-il, permettra «un regain de confiance essentiel pour l’investissement et la croissance industrielle accélérée», ce qui contribuera à la réalisation de l’objectif d’atteindre une part dépassant les 10 % de l’industrie dans le produit intérieur brut (PIB), comme souligné par le président de la République, au lieu de 5 à 6 % actuellement.
Pour sa part, l’expert économique, Mohamed Hachmaoui, s’est focalisé, dans sa communication sur «le climat des affaires, l’attractivité et les investissements en Algérie», sur les mesures nécessaires pour encourager les investissements industriels, entre autres, un cadre juridique «stable et homogène», un environnement administratif «sans bureaucratie», ainsi que la facilitation des démarches de création, d’autorisations et d’attribution des différents services en lien avec l’investissement, notamment à travers la numérisation.
Faisant état d’une dominance du secteur public en matière d’investissements, M. Hachmaoui a recommandé «un profond diagnostic du climat des affaires algérien duquel déboucheront des réformes de base», soulignant la nécessité de la mise en place de structures dédiées à l’information économique au niveau de toutes les administrations et institutions relevant du secteur économique.
Intervenant à la même occasion, le directeur général du World Trade Center d’Alger, Ahmed Tibaoui, qui a énuméré l’historique des restructurations de l’industrie algérienne, depuis le lancement des industries lourdes dans les années 70 jusqu’à la mise en place des groupes industriels à partir des années 2000, a insisté sur «l’impératif de revoir le rôle de l’Etat à l’ère de l’économie de marché».
Il a, dans ce sillage, préconisé le passage vers l’économie de connaissance et l’innovation ainsi que la mise en place de mécanismes d’incitation permettant d’améliorer le climat des affaires et multiplier les investissements.
Par ailleurs, au cours des débats ayant suivi ces communications, les intervenants ont soulevé la nécessité de l’établissement de pactes d’actionnariats avec les partenaires étrangers, notamment en matière de transfert technologie, assurant «un réel transfert du savoir vers l’Algérie».
Les débats ont également porté sur l’absence d’un système de statistiques efficace, l’ancienneté du système bancaire national inadapté aux nouveaux besoins de l’économie nationale, l’impératif de dépénalisation de l’acte de gestion, ainsi que la nécessité de libérer les initiatives, tant dans le secteur privé que public.
Ces débats se sont poursuivis hier sous forme d’ateliers consacrés à plusieurs thématiques, à savoir le soutien aux entreprises, la promotion de la production nationale et les exportations, l’amélioration de l’environnement de l’investissement et la disponibilité du foncier, la gouvernance des entreprises publiques économiques et le rôle de l’Etat en tant que contributeur, ainsi que l’intégration, la diversification et la promotion de la compétitivité.
La Conférence nationale sur la relance industrielle, qui a débuté ses travaux samedi à Alger, sous la présidence du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, ambitionne de mobiliser les compétences nationales, locales et à l’étranger, pour booster la croissance de l’industrie et l’économie nationale.
Organisé par le ministère de l’Industrie, cet évènement de trois jours verra la présentation d’un projet de plan d’action à débattre et à enrichir en vue de son adoption en tant que feuille de route par tous les acteurs économiques et administratifs pour relancer la croissance de l’industrie en Algérie, a indiqué le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar.
Il a également assuré, en marge de cet évènement, que les recommandations issues de cette Conférence seront prises en considération dans le projet du nouveau code d’investissement, actuellement en cours de maturation.

4 ateliers pour sortir avec une stratégie de relance du secteur
Les participants à la Conférence nationale sur la relance industrielle, qui a débuté samedi au Palais des nations, animent depuis hier quatre ateliers visant à sortir avec une stratégie de relance du secteur pour renforcer l’économie nationale.
Dans le cadre de la Conférence nationale sur la relance industrielle, quatre ateliers sont à pied d’œuvre depuis hier au Centre international de conférences (CIC) pour trouver des solutions adaptées à la situation actuelle du pays en tirant parti des expériences passées en associant tous les acteurs concernés à la mise en œuvre du plan d’action du secteur de l’Industrie.
Le premier atelier sera consacré au soutien aux entreprises et à la promotion de la production nationale et des exportations. Il sera question des moyens de rééquilibrer la balance économique en trouvant une alternative aux importations et en diversifiant les exportations.
Le deuxième atelier sera consacré au dossier de l’amélioration du climat d’investissement et il sera question des mesures à même de promouvoir les investissements, d’améliorer l’offre de foncier industriel et de financement de l’investissement.
Lors de cet atelier, la question de l’investissement productif et le rôle que jouent les différentes banques et différents établissements financiers en la matière, a été abordée.
Le 3e atelier abordera le thème de «la gouvernance des entreprises publiques économiques et le rôle de l’Etat», d’autant que les participants devront fournir dans l’atelier des recommandations concordantes avec les exigences de l’étape actuelle, avec la garantie du retour de la croissance du secteur industriel à la lumière des enseignements, des expériences précédentes et des objectifs du Plan du gouvernement. S’agissant du 4e atelier, les participants ont abordé le dossier de «l’intégration, de la diversification et du développement de la compétitivité», à travers le débat des modalités d’encadrement de l’écosystème et du système technique national, du développement des capacités et des canaux de soutien à l’industrie, du système national de la qualité, de la formation dans les métiers de l’industrie et de la réalité et perspectives du financement bancaire.
Dans son allocution d’ouverture devant les participants à la conférence, M. Tebboune a affirmé que les recommandations et les propositions qui couronneront les travaux de cette rencontre feront «l’objet d’examen et d’un intérêt particuliers» et que le gouvernement œuvrera à réaliser tout ce qui est de nature à relancer le développement industriel sur des bases rationnelles et durables.
Il a affirmé que la performance de l’administration centrale et locale dans tout ce qui a trait au développement industriel, fera l’objet d’une évaluation périodique. A ce propos, il dira que « notre objectif est de booster le développement industriel et de faciliter la participation de tous les opérateurs à cet effort, afin que nous puissions reconstruire une industrie nationale moderne et forte à la hauteur de ce pays grandiose ».
S. K.

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