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dimanche 2 avril 2023

Conférence de Glasgow : la COP26 sauve la COP21

La COP26 a si peu sauvé la planète qu’il faut qu’elle se réunisse dès l’année prochaine au Caire pour tenter de faire mieux qu’à Glasgow en matière de réduction des gaz à effet de serre. En revanche, elle a bien sauvé la COP21, tenue à Paris en 2021, en reprenant à son compte le principal engagement pris par les parties prenantes à cette occasion, qui est de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici la fin du siècle. Quand on sait que le climat est déjà plus chaud de 1,1 degré par rapport à ce qu’il était au début de l’ère industrielle, on mesure mieux l’urgence qu’il y a à redoubler d’efforts si l’on veut que la planète et la vie qu’elle abrite souffrent le moins possible d’une hausse inéluctable des températures. Les experts du climat sont en majorité d’accord pour mettre en garde contre la catastrophe qui en résulterait si le monde restait sur sa trajectoire actuelle, car dans ce cas la hausse de la température moyenne sera bien plus élevée. Elle dépassera les 2 degrés pour s’approcher dangereusement des 3 degrés. La COP26 sauve la COP21 sur un autre point non moins important : atteindre la neutralité carbone vers le milieu du siècle. A partir de 2050/2060, les émissions de dioxyde de carbone par l’activité humaine ne devront pas dépasser ce que la nature est capable d’en éliminer par ses seuls mécanismes.

Ce que veulent les écologistes, c’est bien plus : l’abandon à cet horizon par tous les pays de l’utilisation des énergies fossiles : pétrole, gaz et charbon, encore que leur attention se soit concentrée à Glasgow sur ce dernier, en effet le plus polluant de toutes, à ce titre le maillon faible. N’était la vigilance de l’Inde, la déclaration finale allait décréter la fin de l’emploi du charbon avant même qu’on n’en arrive à la neutralité carbone. C’est à sa délégation qu’on doit s’agissant du charbon, dont son pays est avec d’autres un gros consommateur, le changement de formulation dans le texte final, qui a vu le verbe « phase out », c’est-à-dire sortir progressivement mais sûrement de quelque chose, modifier en « phase down », qui lui peut se traduire par « diminuer » sans idée de disparition complète au bout du processus. Il n’y a qu’en anglais qu’un simple remplacement de particule dans un verbe puisse entraîner pour le sens un changement de grande portée. Le « phase down » n’exclut pas tout recours au charbon d’ici 2050, au contraire du « phase out ». Or s’il y a tolérance au charbon, il y en aura forcément et de plus grande au pétrole et au gaz. Ce n’est pas un hasard si c’est l’Inde qui est montée au créneau pour défendre son droit à l’emploi du charbon pour les besoins pressants de son développement économique. C’est une des puissances économiques aujourd’hui les plus dynamiques au monde. Pas question pour elle de compromettre son développement en renonçant à brève échéance à l’emploi d’une énergie disponible, et encore largement irremplaçable. Pour elle, il y a pire que le réchauffement climatique, ce sont les effets dévastateurs sur elle en particulier découlant du ralentissement volontaire de son développement économique. Le charbon, le pétrole et le gaz bon marché ont nourri l’industrie en Occident. On peut en dire autant d’ailleurs des autres matières premières. Et voilà que le temps est venu pour les pays en développement de s’en passer, la planète étant arrivée au bout de ses moyens, à la limite de ce qu’elle peut donner et supporter.

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