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vendredi 29 mars 2024

Conciliabules

Alors que le gouvernement s’est replongé en ce début d’année dans la réforme des retraites qu’il avait interrompue en 2020 suite à la crise sanitaire du Covid-19, la mobilisation contre le nouveau projet gouvernemental se relance et la gauche, les syndicats et les mouvements sociaux, à l’instar des «gilets jaunes» se préparent à investir une fois encore les rues. Le secrétaire général de la CGT a ainsi réitéré sur France Inter son opposition au projet du gouvernement. Les syndicats se réuniront mardi prochain pour fixer la date de la mobilisation. Conscient qu’une réforme des retraites est nécessaire, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, réaffirme son opposition à «celle que propose le gouvernement». «Faire travailler les salariés plus longtemps ne résout rien du tout», martelait sur France Inter hier le syndicaliste, qui a rappelé que «c’est la huitième réforme depuis 1993 et les 8 proposent la même chose : travailler plus longtemps ou cotiser plus longtemps». Philippe Martinez réclame, quant à lui, une hausse des cotisations et de leur durée. Se réjouissant que, pour une fois, tous les syndicats, y compris la réformiste CFDT, soient opposés à la réforme des retraites voulue par le gouvernement, Philippe Martinez promet de «fortes mobilisations» si l’exécutif ne revoit pas sa copie. La date des manifestations sera a priori annoncée mardi 10 janvier, le jour où les syndicats se réuniront à la Bourse du Travail, à Paris, mais aussi où la réforme des retraites du gouvernement sera présentée, comme l’avait annoncé Emmanuel Macron le 12 décembre. D’après un rapport du Conseil d’orientation des retraites dévoilé en septembre dernier, le système de retraites devrait afficher un surplus de 3,2 milliards d’euros pour 2022 mais devrait tomber en déficit en 2023. Son retour à l’équilibre reste projeté «vers le milieu des années 2030» dans le meilleur des scénarios. Les projections actuelles tablent sur un déficit annuel de 10 milliards d’euros par an d’ici à 2030. «10 milliards sur 330, on est dans le rouge mais ce n’est pas un gouffre !, juge Philippe Martinez. Je connais des entreprises privées plus endettées que cela et qui continuent de toucher de l’argent public». Philippe Martinez, à la tête de la CGT depuis 2015, quittera son poste fin mars, lors du 53e congrès de la Centrale, qui se tiendra à Clermont-Ferrand. «On me propose de quitter l’entreprise et d’aller au chômage, dénonce le syndicaliste qui est technicien métallurgiste chez Renault. Dans les grandes entreprises, une partie des aides versées par l’État servent à virer les gens», a-t-il accusé. Reste à voir si la mobilisation contre cette réforme sera aussi importante que les syndicats l’espèrent. Arrivées après le mouvement social des «gilets jaunes», qui avait fait sensation pour la mobilisation qu’il avait réussi à susciter, les premières manifestations contre le projet de retraite avancé en 2019 avait été bien moins suivies que prévu, ce qui avait permis au gouvernement d’alors de continuer à pousser sa loi. Ce qui avait fini par éreinter Édouard Philippe, Premier ministre de l’époque, avec surtout la ténacité des manifestants qui étaient sortis dans les rues chaque samedi pendant plusieurs mois.

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