Comportement

Mise à mal par l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2017, la coopération américano-canadienne promet aujourd’hui de retrouver ses couleurs et semble déjà avoir retrouvé une ligne diplomatique similaire. Car après dix jours seulement, c’est au tour du Premier ministre canadien d’embrayer contre le président russe. En effet, Vladimir Poutine est «responsable de toutes sortes de choses terribles», a commenté Justin Trudeau, sans aller jusqu’à qualifier le dirigeant russe de «tueur» comme l’a fait Joe Biden. Justin Trudeau, peu habitué à critiquer les autres dirigeants en public, était interrogé sur les récents propos du président américain visant son homologue russe. «Que ce soit l’invasion de la Crimée, les importantes cyberattaques dont il est responsable et la tentative de déstabiliser nos démocraties, je suis certain qu’il est responsable de toutes sortes de choses terribles parce que son comportement continue de le démontrer», a-t-il déclaré lors d’une interview sur la chaîne Sirius XM. Interrogé pour savoir s’il considérait lui aussi Vladimir Poutine comme un «tueur», le Chef du gouvernement canadien a toutefois reconnu qu’il n’avait «pas d’informations» lui permettant de l’affirmer. Il a rappelé avoir rencontré le président russe à quelques reprises à l’étranger depuis qu’il est devenu Premier ministre en 2015. «J’ai toujours eu l’impression qu’il vous regardait et qu’il vous disait ce qui l’arrange à un moment donné», a-t-il déclaré. «Ce que le monde occidental ou le Canada pensent de lui ne l’intéresse pas particulièrement». Vladimir Poutine n’est «ni un soutien ni un ami» du Canada, conclut Justin Trudeau. «Nous devons rester lucides et clairvoyants dans notre façon de l’approcher». Quelques heures plus tôt, Ottawa avait annoncé de nouvelles sanctions contre neuf responsables russes pour protester contre le traitement infligé au principal opposant de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny. Reste à voir jusqu’où ira cette politique antirusse de Trudeau qui se sait aujourd’hui sur la même longueur d’onde que Washington et qui profite de la nouvelle administration démocrate pour hausser le ton face au Kremlin.