Alors que le gouvernement tente coûte que coûte de faire passer sa réforme des retraites et qu’il est en phase d’y arriver avec l’aide des Républicains, il doit toutefois faire face à une opposition déterminée à saboter le projet de loi qui tient particulièrement à cœur à Emmanuel Macron. Le Rassemblement National tout comme La France Insoumise sont bien décider à s’opposer à l’intérieur de l’Assemblée Nationale, comme dans la rue pour pousser le gouvernement à revenir sur sa réforme. Toutefois, la droite nationaliste et l’extrême-gauche n’usent pas des mêmes méthodes pour peser sur ce débat politique. Interrogé sur Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, Gérald Darmanin a estimé que la première était « plus intelligente politiquement » que le second. Plus qu’un compliment à Marine Le Pen, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a envoyé une sévère pique à l’intention de Jean-Luc Mélenchon. Questionné sur la cheffe du groupe parlementaire Rassemblement National et le dirigeant de La France Insoumise, il a répondu qu’ils étaient tous les deux dangereux pour la démocratie mais a estimé que la première « est incontestablement plus intelligente politiquement » que le second. Le ministre pointait ainsi, comme cela est fait parmi la majorité depuis quelques jours, les propos du dirigeant Insoumis et de son camp dans les médias, dont il estime qu’ils attisent les violences lors des manifestations contre la réforme des retraites ou à Sainte-Soline. De l’autre côté de l’échiquier politique, Marine Le Pen chercherait, selon lui « à se dissimuler ». Les élus RN se tiennent en effet en retrait des débats sur les violences et avaient agi avec sobriété au Parlement, lors des discussions sur la réforme des retraites. « Elle essaie de se parer de la démocratie, très aidée par M. Mélenchon, qui apparaît comme un épouvantail absolu pour un électorat modéré ou de droite classique », a asséné le ministre de l’Intérieur. « Elle essaie de nous endormir », a-t-il estimé, à propos de celle qui s’est qualifiée au second tour des deux dernières élections présidentielles. Il a affirmé que devoir voter entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon serait choisir « entre la peste et le choléra ». Ce n’est pas la première fois qu’un membre du gouvernement complimente ses dernières semaine la présidente du groupe RN à l’Assemblée Nationale. Olivier Dussopt, ministre du travail, l’un des ministres en charge du projet de loi sur la réforme des retraites, qui a été violemment agressé verbalement à de nombreuses reprises par des élus LFI, avait déjà assuré de celle qui l’a défendu face aux attaques subies, qu’elle était est « bien plus républicaine » que d’autres élus de gauche. Toutefois, Darmanin n’accorde le bon point politique à Marine Le Pen que dans le but de démontrer que Jean-Luc Mélenchon est tombé bien bas, si bas, que même la cheffe des élus RN est meilleure que lui désormais. Mais il est peu imaginable que l’attaque de Darmanin ait le moindre effet sur la stratégie du dirigeant d’extrême-gauche contre le gouvernement, ou que ses troupes sur le terrain décident de cesser leurs manifestations, parfois violentes, après la sortie du ministre de l’Intérieur.
Fouzia Mahmoudi
