La famille Oubellout a rendu un vibrant hommage à son martyr Ahmed et son père Said, l’un des premiers moudjahidine de la région qui a rejoint le maquis à l’âge de 52 ans avant de devenir le responsable des moudjahidine du douar Béni Bouyoucef, dans la région de Tamridjt.
Par H. Cherfa
Selon le témoignage du moudjahid Ali Azekak, son frère de combat, les trois moudjahidine Ahmed Oubellout, Ali Azekak et Abdallah Sadi, tous âgés de 20 ans, ont été surpris en octobre 1960 par l’armée coloniale au niveau du lieu-dit Moughlal, où ils ont décidé de faire une pause après un chemin parcouru à l’issue d’une réunion avec les moudjahidine de la région pour exécuter une mission. Les trois moudjahidine se sont vite rendus compte qu’ils étaient encerclés par les soldats français qui n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur eux. Les rafales nourries des soldats ont atteint Ahmed Oubellout qui est tombé en martyr, alors que ses deux compagnons de combat ont réussi à s’en sortir. Le martyr Ahmed Oubellout a été enterré la nuit par des moudjahidine et quelques citoyens qui s’étaient déplacés sur le lieu de l’attaque. Les soldats de l’armée coloniale se sont mobilisés en renfort et ont exhumé le corps du martyr, par vengeance envers la famille Oubellout, connue dans la région pour sa contribution et son adhésion entière à la lutte armée pour la libération du pays. Les moudjahidine et quelques citoyens sont retournés sur le lieu pour enterrer le martyr à nouveau. La réaction de l’armée française fut très violente. Deux habitations de la famille Oubellout et des biens commerciaux (un camion, une épicerie, un café maure, un moulin à céréales, un stock de céréales) ont été brûlés. Les moudjahidine de la région, dont son frère de combat Azekak Ali et d’autres citoyens, s’étaient rendus sur le lieu où était tombé le martyr, lors de la célébration du premier anniversaire de l’indépendance du pays, mais n’ont pas réussi à retrouver sa tombe du martyr pour exhumer ses restes afin de les enterrer dans le cimetière des martyrs de la commune. Depuis, les autorités de la région ont baptisé l’école primaire du village du nom d’Ahmed Oubellout, né le 20 décembre 1940 à Tamridjt. Dès l’âge de 16 ans, il adhère au FLN-ALN et rejoint les rangs de l’ALN à l’âge de 18 ans en qualité de djoundi. De 1958 à 1960, il a combattu aux côtés de ses frères contre l’occupant français. Il tombe au champ d’honneur en 1960, à l’âge de 20 ans. Le chahid avait grandi au sein d’une famille modeste dans son village natal, Tamridjt. Cette famille composée de 3 enfants, 1 fille et 2 garçons, dont l’aîné activait dans les rangs du FLN-ALN à l’étranger. Son père Saïd était moudjahid et chef d’une section au douar Béni-Bouyoucef (Tamridjt), Wilaya 3, zone 1, région 1. Il était connu pour son combat contre l’ennemi et son militantisme au sein de FLN-ALN de 1957 à 1962. Il est né le 4 mai 1905 à Béni Bouyoucef et est décédé le 21 janvier 1983. Sa mère, Bettouche Sultana, également militante du FLN-ALN, native de Souk El-Tennine, est née en 1921 et est décédée le 22 septembre 2010.
H. C.