Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a affirmé, avant-hier à l’APN, que le retour de la gestion du commerce extérieur par le système des licences «n’est pas du tout à l’ordre du jour». La déclaration a été faite à l’issue de l’adoption de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) qui, selon lui, ouvrira de larges perspectives aux opérateurs économiques algériens et contribuera au développement de l’économie nationale.
Par Lynda Naili
«Le retour au système des licences n’est pas du tout à l’ordre du jour (…) Nous sommes en train d’encadrer et de soutenir les exportateurs par la levée de toutes les contraintes administratives rencontrées, la suppression du certificat d’exonération des droits de douane en est la preuve», a déclaré le ministre. En faveur de l’allègement des formalités administratives pour soutenir les opérateurs économiques et l’accélération de la cadence de numérisation du secteur, Rezig fera savoir que son département ministériel travaille en coordination avec son homologue des Finances pour introduire des amendements ayant trait au Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE), créé en 1996, en vue d’orienter l’appui financier aux exportateurs algériens qui promeuvent leurs produits sur les marchés extérieurs. Lesquels amendements, ajoutera-t-il, visent dans leur ensemble à simplifier le dossier d’indemnisation des exportateurs dans le cadre du FSPE à partir de 2021 et seront proposés prochainement au Premier ministère. Il s’agit également de dispositions portant soutien financier aux exportateurs à travers la révision des montants et des taux à même de servir et d’encourager l’exportateur à accéder aux marchés étrangers, poursuivra-t-il. Dans ce contexte, Rezig indiquera que l’opération de remboursement aux exportateurs d’un taux déterminé des frais de transport des biens et des marchandises vers l’étranger ou des dépenses de leur participation aux foires spécialisées à l’étranger deviendra plus facile grâce à la numérisation et à l’allègement des formalités administratives.
La Zlecaf ouvrira de larges perspectives aux opérateurs économiques algériens
Par ailleurs, à l’issue de l’adoption par l’APN de l’accord sur la Zone de libre- échange continentale africaine (Zlecaf), Kamel Rezig a affirmé que cet espace commercial ouvrira de larges perspectives aux opérateurs économiques algériens et contribuera au développement de l’économie nationale. Et pour cause, enchaînera-t-il, visant à créer un marché continental unifié des marchandises et services avec la libre circulation des hommes d’affaires et investisseurs, et l’annulation progressive des tarifs douaniers, à travers l’instauration de normes commerciales africaines communes, cet accord permettra de développer le commerce interafricain à travers la coordination des échanges commerciaux et leur augmentation de 25 % et l’encouragement du principe de concurrence en matière d’industrie et d’entreprises, soutiendra-t-il. Ledit accord transformera les économies des pays africains en un marché important plus synergique qui profitera à l’intégration dans tous ses aspects et à l’exploitation collective des richesses que recèle le continent, en sus de la création d’espaces économiques internes plus importants et efficaces, ce qui conférera davantage d’efficacité à l’activité du marché africain, estimera-t-il.
94 % des tarifs douaniers «libéralisés» avec l’UE et la région arabe
En outre, dans le cadre de conventions signées avec l’UE et la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), Rezig affirmera que 94 % des tarifs douaniers algériens «ont effectivement été libéralisés». Il sera procédé, en outre, dans le cadre de la Zlecaf, à l’annulation progressive des tarifs douaniers dans le commerce interafricain à hauteur de 90 % des taxes douanières sur une durée de 5 ans pour les pays en développement et 10 % pour les pays africains les moins développés, et ce, à partir de janvier 2021. Les 10 % restants représentent les produits sensibles, dont un taux de 7 % qui sera libéralisé progressivement durant 10 ans pour les pays membres en voie de développement et 3 % pour les pays membres les moins développés, ce qui constitue un avantage important pour la protection du produit national. Selon le ministre, le taux de 3 % des clauses des tarifs douaniers est exclu de la libéralisation tarifaire, soit l’équivalent de 491 tarifs. Rezig a de ce fait estimé que le volume des échanges commerciaux algériens avec la Zlecaf est actuellement très faible, car ne dépassant pas 3 % du total des échanges. L’Algérie occupe la 20e place du total des pays fournisseurs du continent, soit 0,4 % du total des importations du continent africain. Ces échanges sont effectués en grande partie avec les pays d’Afrique du Nord faisant partie de la Zone arabe de libre-échange. La faiblesse de ces chiffres est due au fait que la plupart des pays africains ne font pas partie des communautés économiques africaines, induisant la faiblesse de la compétitivité des produits algériens, avec des taxes douanières oscillant entre 45 et 65 %. En dépit de ces obstacles, poursuit le ministre, les exportateurs sont intéressés par le marché africain, étant donné que les produits algériens ont investi 24 pays africains entre 2016 et 2019.
L. N.