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samedi 20 avril 2024

Comment éviter une nouvelle guerre mondiale ? Dixit Henry Kissinger

Dans sa nouvelle contribution sur la question principale du moment, la guerre en Ukraine, Henry Kissinger, auteur politique et ancien secrétaire d’Etat américain, en forme de tribune publiée vendredi dernier dans l’hebdomadaire britannique The Spectator, donne sa nouvelle vision de ce qu’il faudrait faire pour mettre fin au conflit avant qu’il ne se transforme en une nouvelle guerre mondiale. Sa tribune a pour titre : «Comment éviter une autre guerre mondiale ?» Evidemment, par la négociation. Une remarque toutefois : sur la base des nouveaux développements sur le terrain. Dans ces précédentes interventions, Kissinger semblait surtout mettre l’accent sur la nécessité où se trouvait l’Ukraine d’admettre d’être amputée d’une partie de son territoire, celle-là même d’ailleurs dont la Russie s’était déjà emparée, et que vraisemblablement elle n’avait aucune envie de restituer. Cela, à vrai dire, c’était avant la contre-offensive ukrainienne, lancée en septembre, et qui aux yeux de beaucoup en Occident, dont apparemment Kissinger, se poursuit encore, bien que lui-même reste silencieux à cet égard. Depuis, la position de Kissinger a évolué, même s’il est toujours pour que la Russie ne soit pas obligée de se retirer de tous les territoires qu’elle occupe depuis 2014.

Elle doit cependant revenir aux frontières d’avant son invasion de l’Ukraine. Kissinger intitule son article : Comment éviter une autre guerre mondiale (How to avoid another world war ?) En toute logique, il aurait dû lui donner un titre différent. Par exemple : Comment empêcher une guerre mondiale encore à ses débuts d’en devenir une pleinement, totalement ? Pour preuve que c’est bien ainsi qu’il conçoit la réalité à laquelle il assiste en tant qu’observateur, le parallèle qu’il fait lui-même entre cet hiver 2022, et celui de 1916, lorsque la Première Guerre mondiale par la force des choses a connu une pause, une espèce de répit pour ainsi dire, dont les protagonistes se sont vite saisis pour rechercher un moyen d’arrêter la boucherie. Ils se sont alors tournés vers les Etats-Unis, dans l’espoir d’une médiation de leur part. Bien que très désireux de mettre en œuvre la sienne, écrit aujourd’hui Kissinger, Woodrow Wilson, le président américain de l’époque, a laissé passer l’occasion qui se présentait à ce moment d’épargner deux autres millions de vies humaines, estimant pour sa part qu’il devait d’abord assurer sa réélection en novembre de cette année. Un temps précieux a été perdu de cette façon, car la guerre allait bientôt connaître des développements qui ne laissaient aucune place à la négociation. Ne répétons pas l’erreur de 1916, plaide Kissinger, ne laissons pas passer la pause hivernale actuelle sans avoir tenté d’en tirer le maximum en vue du retour à la paix. Kissinger est d’autant plus convaincu de la justesse de son propos qu’il pense que l’Ukraine a jusque-là gagné la guerre, et qu’il importe d’agir de sorte que la Russie ne se rabatte pas sur l’arme nucléaire pour éviter un désastre complet. Cette Ukraine victorieuse est maintenant une puissance avec laquelle il va falloir compter en Europe orientale. Elle appartient de fait à l’Otan. C’est là un point que la Russie doit admettre, s’il est vrai qu’elle veuille la paix. En guise de compensation, elle garde les territoires qu’elle occupait avant le 24 février. A charge pour elle de rendre ceux qu’elle a annexés depuis. La question de l’élargissement à l’est de l’Otan n’a plus de sens, fait-il remarquer, avec l’admission de la Suède et de la Finlande.

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