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mercredi 29 mars 2023

Combat

L’Iran, qui fait face depuis près de cinq mois à un soulèvement sans précédent de sa population qui se rebelle contre le régime de la République islamique, n’hésite pas à user de menaces et de violences pour faire taire non seulement sa population, mais également ceux qui à l’extérieur du pays dénoncent ses exactions. Jusqu’à présent, des journalistes et activistes occidentaux ont été visés par le régime iranien pour avoir soutenu le soulèvement, reste à voir si Téhéran menacera de façon aussi explicite le président français, Emmanuel Macron, qui a salué dimanche le «combat» de l’Iranienne Mahsa Amini, «assassinée en martyre» pour n’avoir pas porté le voile, en annonçant l’accueil d’une nouvelle promotion de défenseurs des droits de l’Homme en France dans le cadre de «l’initiative Marianne». «Les répressions aux quatre coins du monde se multiplient (…) Comme souvent les premières victimes de ces oppressions, ce sont les femmes et les jeunes filles», a souligné le chef de l’État français dans une vidéo diffusée sur son compte Twitter. «Si Mahsa Amini, assassinée en martyre, est aujourd’hui devenue un symbole pour nous tous, elle doit être plus que cela et son combat nous oblige. Il nous oblige à la responsabilité et à l’action», a-t-il ajouté. L’Iran fait face à une vague de protestations depuis la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant le port du voile aux femmes en public. La France accueille cette année 14 lauréats de l’initiative Marianne, lancée en 2022. Issus de tous les continents (Bahreïn, Syrie, Mali, Ouganda, Russie, Colombie, Bangladesh, Salvador..), ils sont engagés dans la défense des droits humains, sociaux ou la protection de l’environnement. Cette initiative permet à des «combattants et combattantes de la liberté d’accéder à un programme de formation leur donnant de nouveaux outils pour poursuivre leur engagement dans leur pays ou en France pour celles et ceux qui souhaitent demander l’asile», a indiqué le président. «Nous voulons les aider à réaliser leurs projets, à les rendre plus forts, à les accompagner pour que ces projets puissent l’emporter, partout», a-t-il dit. Parmi les membres de la promotion 2023, la journaliste iranienne Asal Maryam Abasian, 31 ans, engagée dans la défense des femmes et personnes LGBTQI+, a fui l’Iran pour la Turquie en 2021 après des pressions exercées à son encontre. La prise de position de Macron vis-à-vis de l’Iran si elle n’est pas particulièrement radicale, vise surtout à saluer l’Iranienne Mahsa Amini plutôt qu’à critiquer le régime islamique. Le président français, comme beaucoup de ses homologues occidentaux, semble ne pas vouloir froisser Téhéran tout en donnant l’impression d’intervenir dans le débat. Mais les protestataires iraniens qui se font massacrer et emprisonner chaque jour, ont besoin justement du soutien des puissances mondiales qui préfèrent pourtant garder le silence. Reste à voir, toutefois, quelle réaction l’intervention tiède de Macron suscitera auprès des Mollahs iraniens et si le président français sera lui aussi menacé de représailles.

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