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vendredi 29 mars 2024

Coalition

Nicolas Sarkozy avait, lors de son arrivée à l’Élysée en 2007, mis en place un gouvernement d’«ouverture» qui a duré trois ans, composé de personnalités de droite, du centre, et de gauche. Une ouverture qui ne signifiait toutefois pas le soutien des mouvements dont les personnalités politiques étaient membres, ces dernières ayant au contraire été exclues de leurs partis d’origine. Dix ans plus tard, Emmanuel Macron adoptait la même stratégie en composant un gouvernement avec des personnalités venant d’horizons différents, qui elles aussi ont été immédiatement virées de leurs partis respectifs. Aujourd’hui, à droite, alors que Les Républicains sont plus fragiles que jamais, certains proposent une véritable coalition avec le parti présidentiel. Jean-François Copé, ex-président du parti de droite, estime que «des personnalités de droite» doivent entrer dans une «coalition» avec Macron. Le maire LR de Meaux avait déjà appelé par le passé sa famille politique à travailler avec la majorité, l’invitant régulièrement à faire un pas vers le gouvernement. Alors qu’Emmanuel Macron a plaidé dans son allocution solennelle la semaine dernière pour des alliances, le maire de Meaux réitère ses propos et appelle à ce que des «personnalités de droite trouvent une place dans cette coalition». Cela doit se faire, en plus, «sur la base d’un soutien du parti et du groupe», pourtant majoritairement hostile à un tel projet. Mais l’édile défend son idée, en qualifiant de «contre-sens énorme» le fait de «ne pas voir que vous avez des millions de Français de droite qui veulent ces réformes, qui ont voté Macron, qui savent que demain ce ne sera plus Emmanuel Macron et qui vont devoir se retourner vers des gens susceptibles de faire». Jean-François Copé ne croit pas non plus au risque de «l’absorption par le macronisme», si la droite «impose un certain nombre de ses idées dans ce pacte». «Il faut recomposer une majorité. Cette coalition ne peut se faire que si on fait ce qu’on appelle (…) des concessions sur des bases claires», a-t-il précisé. L’élu a également reconnu à Emmanuel Macron d’avoir été «habile» dans son allocution, notamment sur le cap des cent jours. Il estime, en outre, que le président est «le grand gagnant pour l’histoire» puisqu’il pourra dire «dans quelques années» : «Je suis le seul contre tous à avoir réformé notre système des retraites, là où normalement Les Républicains auraient dû être à ses côtés». Cette volonté de tendre la main à la majorité n’est pas nouvelle, et Jean-François Copé avait déjà, en octobre dernier, appelé à «un accord de gouvernement» dans les colonnes du «Figaro». Emmanuel Macron proposait alors une alliance avec la droite, et le maire lui reconnaissait un certain «panache». Une position non partagée par sa famille politique qui tente, hors réforme des retraites, de tenir une politique d’opposition face au gouvernement. Mais Les Républicains se sont retrouvés éclipsés par La France Insoumise et le Rassemblement National. Peut-être pour retrouver une légitimité une coalition avec l’exécutif n’est pas une si mauvaise idée que cela, le Parti socialiste ayant bien lui, du haut de ses 1.75 % à la dernière présidentielle, retrouvé une voix dans le débat public grâce à la Nupes, l’alliance de la gauche.

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