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jeudi 28 mars 2024

Climat

Sur fond de guerre en Ukraine, la COP27, le sommet sur le climat qui réunit depuis une semaine les chefs d’État du monde entier, patine sévèrement. En effet, les négociations en Égypte semblaient sur le point de s’effondrer hier matin après d’âpres discussions nocturnes, l’UE se déclarant prête à partir sans entente plutôt que d’accepter «un mauvais accord» supposant une remise en cause «inacceptable» des engagements sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre. «Plutôt pas d’accord qu’un mauvais accord», a lancé le vice-président de la Commission, Frans Timmermans, devant la presse. «Nous sommes inquiets de certaines choses que nous avons vues et entendues au cours des dernières 12 heures», a-t-il dit, ajoutant que l’objectif des Européens était de garder «en vie» la limite de réchauffement de 1,5 °C, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. «A ce stade, la présidence égyptienne remet en cause les acquis de Paris et de Glasgow sur la baisse des émissions. C’est inacceptable pour la France et les pays de l’UE», avait-on dit peu avant dans l’entourage de la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. La présidence égyptienne s’est défendue, déclarant que la «grande majorité des pays trouve les propositions équilibrées». Le ministre égyptien des Affaire étrangères, Sameh Choukri, a renvoyé les parties à leurs responsabilités, appelant à la «flexibilité» et indiquant qu’il allait consulter le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, présent à Charm el-Cheikh. Pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique, l’accord de Paris de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète «nettement en-dessous de 2 °C» par rapport à l’ère pré-industrielle, et si possible à 1,5 °C. Cette ambition avait été réaffirmée lors de la COP26 de Glasgow l’an dernier. Cette 27e Conférence internationale sur le climat a été prolongée d’au moins une journée en l’absence d’accord sur plusieurs points de contentieux. Les négociateurs de près de 200 pays réunis dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh ont tenté d’avancer toute la nuit sur les points les plus difficiles, comme le sort des énergies fossiles ou la compensation des dégâts déjà occasionnés par le changement climatique, les «pertes et dommages». La présidence égyptienne, critiquée pour le retard pris dans ces complexes négociations sur le climat sous l’égide de l’ONU, avait promis vendredi, jour théorique de fin des négociations, de prendre les choses en main. Mais l’on voit bien que de plus en plus le «Nord» et le «Sud» ne sont plus sur la même longueur d’onde en ce qui concerne le climat, l’Occident demandant toujours plus d’efforts aux pays émergents qui ont déjà assez de mal à subvenir aux besoins élémentaires de leurs populations et qui voient les Occidentaux freiner leur essor. Car si les Occidentaux veulent protéger leurs générations futures et assurer leur confort, c’est à la façon de nourrir et loger leur génération d’aujourd’hui que doivent penser les pays du «tiers-monde». Dans les années qui viennent les désaccords sur le climat risquent encore de s’intensifier et de créer un véritable schisme entre les pays déjà développés et ceux qui tentent d’améliorer leur niveau de vie.

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