Ces dernières années, les questions climatiques se sont imposées au cœur des politiques de nombreuses nations occidentales et d’organisations internationales, jusqu’à parfois en devenir une obsession qui semble faire oublier aux pays de l’Occident que le reste de la planète est souvent préoccupé par le simple fait de pouvoir se nourrir et se loger. «Face au réchauffement et à ses impacts qui s’accélèrent, l’humanité doit coopérer ou périr», a ainsi mis en garde, hier, le Secrétaire général de l’ONU à la COP27, donnant un choix au monde, «la solidarité ou un suicide collectif». «Nous sommes sur l’autoroute vers l’enfer climatique, avec le pied toujours sur l’accélérateur», a ajouté Antonio Guterres, déplorant le fait que «nous sommes en train de perdre le combat de notre vie». Dans un monde profondément divisé, il a répété son appel à la création d’un «pacte historique entre les économies développées et en développement, un Pacte de solidarité collective». Un pacte pour «mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles et la construction de centrales à charbon, un pacte pour une énergie abordable et durable pour tous», a-t-il précisé. Pour le Secrétaire général, «il est inacceptable, scandaleux et autodestructeur que d’autres crises, notamment la guerre en Ukraine, aient relégué le combat pour le climat au second plan». «Les crises urgentes d’aujourd’hui ne peuvent être une excuse pour un retour en arrière ou le greenwashing», a-t-il insisté, d’autant que de nombreux conflits dans le monde sont «liés au chaos climatique». «N’oublions pas que la guerre contre la nature est en elle-même une violation massive des droits de l’Homme», a-t-il ajouté. Alors que la population mondiale atteindra officiellement le 15 novembre 8 milliards d’habitants, «que dirons-nous quand ce 8 milliardième bébé sera en âge de nous demander : qu’avez-vous fait pour notre monde et pour notre planète quand vous en aviez l’occasion ?», a-t-il lancé, répétant son appel à des actions plus rapides et ambitieuses. Antonio Guterres a également appelé à faire plus pour aider les pays les plus vulnérables à faire face aux «pertes et dommages» déjà subis en raison des tempêtes, inondations, sécheresses et autres événements extrêmes qui se multiplient. Alors que cette question est un des points de négociations les plus sensibles de cette COP27, «obtenir des résultats concrets sur les pertes et dommages sera la mise à l’épreuve des engagements des gouvernements pour un succès de la COP27». Malgré ce constat plus que sombre de l’état du monde, «une chose est certaine : ceux qui abandonnent sont certains de perdre», a-t-il noté. «Alors battons-nous ensemble. Et vainquons !». Pourtant, António Guterres, Portugais qui a largement profité des trente glorieuses, oublie que si la pollution et l’industrialisation sont possiblement responsables des changements climatiques, ces phénomènes sont directement liés au développement exponentiel de l’Occident durant des décennies. Un Occident qui cherche aujourd’hui à imposer une diète énergétique au reste du monde qui devra donc dépendre de la «générosité» d’organisations internationales pour survivre plutôt que d’aspirer à se développer lui-même, freiné par de nouvelles réglementations et contraintes écologiques.