Le Professeur Mohamed Medjahed, chirurgien orthopédiste de la région Ouest, ne cesse de se fixer de nouveaux défis dans sa spécialité depuis deux décennies, sauvant sur son chemin chaque année des dizaines de patients du handicap, affirment ses confrères.
Agé de 58 ans, le Pr Mohamed Medjahed, d’abord chirurgien généraliste puis chirurgien orthopédiste depuis 1996, est considéré comme une pointure dans son domaine, par ses confrères et par ses patients.
Ses prouesses en chirurgie orthopédique sont multiples. Sa toute dernière est la chirurgie tumorale avec reconstruction par prothèse massive. L’équipe qu’il conduit à la clinique Fellaoucene, relevant du CHU «Benzardjeb» d’Oran, est l’une des rares à pratiquer ce genre de chirurgie à l’échelle nationale, confirme-t-on à la Direction locale de la santé publique (DSP).
Cette pratique chirurgicale consiste à enlever des tumeurs malignes, souvent localisées dans les membres inférieurs chez des jeunes adultes, des adolescents notamment, et de remplacer la partie de l’os par une prothèse massive.
Ce spécialiste avait pris la décision de se lancer dans cette chirurgie il y a deux ans. Le bilan est carrément satisfaisant. Il a effectué 45 opérations réussies, évitant l’amputation de membres à des jeunes gens.
La plus grande satisfaction du professeur Medjahed, c’est de voir la transformation de ces patients. «Ils arrivent mal en point, invalides pour certains, et après quelques semaines, ce sont d’autres personnes qui quittent l’hôpital, avec beaucoup de projets en tête», dit-il. Sa récompense, c’est l’espoir qu’il redonne à ses patients, affirme-t-il.
Il est à relever que le spécialiste est l’un des rares chirurgiens à opérer des hémophiles. Venir en aide à ses malades, en développant ses connaissances et techniques, est pour lui à la fois une mission et une passion. Son côté humain a été relevé par ses confrères.
Oser avec les moyens disponibles
Le Pr Mohamed Medjahed doit sa réussite à sa détermination d’aller toujours de l’avant.
«Lorsque j’envisage un nouveau projet, je ne pense pas aux obstacles, mais je me focalise sur les possibilités», souligne-t-il.
La chirurgie orthopédique nécessitant souvent des prothèses, a cette particularité d’être coûteuse, explique le spécialiste. Le manque de moyens étant un facteur qui a dissuadé plusieurs parmi ses confrères, selon ses propos.
En plus des moyens de l’hôpital, son équipe s’appuie sur l’aide des associations et des bienfaiteurs pour l’acquisition des prothèses, lorsque les moyens de son établissement ne le permettent pas. «Nous n’avons refusé aucun patient jusqu’à présent», affirme-t-il.
Son équipe opère des patients de toute la région ouest et sud-ouest du pays. Elle prend même en charge des malades du centre et de l’est, lorsqu’il n’est pas possible au CHU de Blida de le faire, selon ses dires.
Ces défis, le Pr Medjahed dit les avoir relevés grâce à sa capacité à positiver. «J’essaye toujours de faire le maximum avec ce que j’ai comme moyens», affirme-t-il encore.
Le responsable de la communication à la Direction de la santé publique (DSP) de la wilaya d’Oran, Dr Youcef Boukhari, confirme que le Professeur Medjahed «fait beaucoup pour ses patients avec peu de moyens», soulignant que ce spécialiste avait été sollicité pour travailler dans des structures sanitaires privées mais qu’il avait refusé, préférant poursuivre son exercice dans le secteur public.
Dalil N.