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samedi 1 avril 2023

Centrales

L’accident nucléaire de Fukushima, un incident isolé et provoqué par une catastrophe naturelle, a marqué les esprits européens et donné une chance inespérée aux anti-nucléaire européens pour réclamer l’arrêt de l’exploitation de cette énergie. Angela Merkel, qui n’est pourtant pas issu du mouvement écologiste, loin s’en faut, a même décidé, suite à cet accident, de stopper purement et simplement toutes les centrales nucléaires de son pays. En décembre dernier, l’Allemagne a fermé trois de ses six dernières centrales nucléaires et déclaré souhaiter que les énergies renouvelables couvrent 80 % de la demande d’électricité d’ici à 2030. Une aubaine surtout pour la Russie qui couvre désormais grâce à son gaz une importante portion des besoins énergétiques des Allemands. Un exemple qu’avait commencé à suivre la France, sous la présidence de François Hollande, qui avait promis de réduire la dépendance de la France vis-à-vis de l’atome. «J’engagerai la réduction de la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % à l’horizon 2025», avait promis le candidat François Hollande dans ses «60 engagements pour la France». A l’issue d’une âpre bataille parlementaire, cet objectif a bien été gravé dans la loi de transition énergétique promulguée en août 2015. «C’est un tabou qui tombe», se félicitait alors la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, qui avait porté ce texte avec pugnacité. Emmanuel Macron a d’ailleurs continué à mener ce «combat» contre le nucléaire en fermant la centrale de Fessenheim, la plus vieille centrale nucléaire de France. Mais la hausse exponentielle des prix de l’énergie et la nécessité désormais de se fournir en gaz chez Vladimir Poutine font de plus en plus débat. Tant et si bien que le président français a totalement changé de stratégie ces derniers mois, en annonçant la construction de six EPR (réacteur pressurisé européen) d’ici à 2050 et la prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires en activité «au-delà de 50 ans». Le tout, moins de deux ans après l’arrêt de la centrale de Fessenheim. Mais en France, certains restent campés sur les positions anti-nucléaire et continuent à militer pour suivre l’exemple de l’Allemagne qui d’ici fin 2022 n’aura plus une seule centrale en activité. C’est le cas notamment du parti Europe Écologie – Les Verts (EELV) qui se fait de plus en plus radical dans ses positions sur le sujet. Ainsi, «la renaissance du nucléaire français», annoncée par Macron cette semaine n’est pas du goût de Yannick Jadot. «Le président de la République n’a pas compris que l’on était rentré dans le XXIe siècle», a déclaré le candidat écologiste à la présidentielle dans la foulée des annonces du chef de l’État. Dans la course électorale, le candidat EELV prône une sortie totale du nucléaire d’ici à une vingtaine d’années. «Les grandes entreprises, comme les petites et les grandes démocraties investissent dans les énergies renouvelables. Il n’y a malheureusement que les dictateurs, et en France l’extrême droite, qui soutiennent encore le nucléaire», a-t-il ajouté. «Qui soutient le nucléaire dans cette campagne électorale ? Toute l’extrême droite. Qui soutient le développement du nucléaire dans le monde ? Les dictateurs de la Chine et de la Russie», a poursuivi Jadot. «Emmanuel Macron est parfaitement aligné avec Zemmour, avec Le Pen, avec Poutine, avec Xi Jinping… Chacun son camp, nous on préfère le camp des démocraties», a-t-il conclu. Toutefois, ce que Jadot laisse de côté dans son argumentaire, pour le moins farfelu, c’est que sans l’énergie nucléaire capable de couvrir les besoins de la France et ce, avec d’infinitésimales émissions de carbone, c’est bien chez Vladimir Poutine que les Français devront se fournir en gaz (74 fois plus polluant que le nucléaire), les éoliennes et les panneaux solaires ne pouvant couvrir qu’un infime pourcentage des dépenses énergétiques du pays.

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