Aux États-Unis, l’inquiétude est aujourd’hui croissante face à la nouvelle censure qui grandit, dans les universités comme dans la sphère médiatique et artistique et culturelle, où plusieurs idées, orientations politiques ou même théories scientifiques sont tout simplement bannies du débat public et leurs auteurs ostracisés. Cette nouvelle censure américaine est d’autant plus surprenante aujourd’hui, que les États-Unis ont pendant plus de deux cents ans incarné la liberté d’expression à travers le monde entier. La liberté d’expression était jadis si chère aux Américains qu’ils en avaient même fait le premier droit du citoyen. Toutefois, choisissant de fermer les yeux sur cette nouvelle censure, qui vient des mouvements libéraux et démocrates, la nouvelle administration Biden, elle-même portée et élue par ses mouvements, s’est dite cette semaine être «profondément préoccupée» par «l’intolérance croissante» de la Russie envers la liberté d’expression, au sixième anniversaire de l’assassinat de l’opposant Boris Nemtsov, l’un des principaux détracteurs de Vladimir Poutine. «Ceux qui défendent leurs libertés et la démocratie en Russie continuent d’être la cible d’attaques et d’assassinats. Le peuple russe mérite mieux», a dénoncé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans un communiqué. Boris Nemtsov, qui jouait un rôle important dans l’opposition à Vladimir Poutine et avait été vice-Premier ministre à l’époque du président Boris Eltsine, a été abattu de quatre balles tirées à bout portant sur un pont à deux pas du Kremlin, le 27 février 2015. Il a, selon Washington, «consacré sa vie à la construction d’une Russie libre et démocratique». «Nous demeurons profondément préoccupés par l’intolérance croissante du gouvernement russe envers toute forme d’expression indépendante», a tancé le secrétaire d’État américain. Plusieurs milliers de Russes se sont rassemblés samedi dans le centre de Moscou en mémoire de Boris Nemtsov. Ce rassemblement intervient alors que le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été transféré vers la colonie pénitentiaire où il doit purger une peine de deux ans et demi de détention pour une affaire de fraude dont il dénonce les motivations politiques. Navalny, qui est utilisé par Washington comme un épouvantail pour tenter de faire pression sur le Kremlin, oubliant que les problèmes s’accumulent aux États-Unis et que les 74 millions d’électeurs qui ont voté pour Donald Trump sont toujours là et que se sont eux que les démocrates et autres mouvements de gauche américains tentent de museler en leur refusant ou ôtant la parole. Joe Biden devrait ainsi commencer par assurer la liberté d’expression dans son propre pays, à l’université et dans les médias notamment, avant d’aller faire la morale à la Russie et au reste du monde.