La célébration du Mawlid ennabaoui a été marquée cette année à Alger par l’inauguration d’une exposition destinée à la présentation de ce nouveau lieu de savoir et de culte, bâti dans les normes de construction traditionnelles ainsi qu’une école coranique baptisée «M’çid».
Par Abla Selles
Inaugurée lundi par la ministre de la Culture et des Arts, Wafa Chaâlal, au Palais des Rais-Bastion 23, «M’çid» a été restaurée en respectant les normes de construction originelles qui valorisent le bâti algérien dans sa tradition patrimoniale. Il s’agit d’une manière de redonner la vie à ces lieux cultes d’apprentissage ayant une valeur esthétique, historique et culturelle. L’exposition, organisée au même Palais, met en valeur le patrimoine architectural algerien avec ses traits culturels et artistiques.
Présentée également en braille (alphabet pour personnes non-voyantes), l’exposition de ce nouvel espace, construit au XVIIIe siècle durant la période ottomane, offre aux visiteurs deux modèles de «lawhat» (grandes ardoises sur lesquelles sont consignés les différents versets coranique soumis à l’apprentissage), destinées aux enfants en début et en fin de cycle d’apprentissage et de grands panneaux sur lesquels sont inscrites les définitions de différentes structures cultuelles.
Un aperçu sur la calligraphie utilisée sur les lawhat, ainsi qu’une reconstitution d’une «halqa» (élèves assis, lawhat en mains, autour de leur maître) font également partie de l’exposition.
«M’çid» est désormais dédiée à «l’apprentissage du Saint Coran et à l’organisation de différents ateliers, dans le but de faire connaître ce lieu d’une grande valeur patrimoniale et ouvrir l’esprit et l’imaginaire des enfants», a expliqué la directrice de l’établissement, Faiza Riache.
Wafa Chaâlal a également assisté à un concert de musique «T’Bel», un genre proche de l’Ahallil de la région d’Adrar, exécuté sous la direction de Hadjadj El Berka par une vingtaine de voix et quelques instrumentistes jouant notamment aux nay, zemmar (flûtes), tebla, el ouetra, el guellal (dans ses trois dérivés : rabbaâ, khellaf et Tin Beqqal), de l’association «Tawassol adjyal Ech’Chellali» du ksar Wedgha de la wilaya d’Adrar.
Un exposé sur ce genre de musique représentatif de la région d’Adrar a été rendu à la ministre de la Culture et des Arts par le docteur en anthropologie culturelle et chercheur en patrimoine, Omar Hadjadj, avant de lui remettre une demande d’inscription au patrimoine national de ce genre de musique millénaire.
Wafa Chaâlal a également rendu hommage aux cheikhs Boudjemaâ Zemmar, Mohamed Allali et Abdelkader Hadjadji, qui ont œuvré à la sauvegarde et à la transmission de cette musique ancestrale.
A. S.