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dimanche 28 mai 2023

Capacités

Combien de vidéos circulent sur les réseaux sociaux regroupant des dizaines d’extraits du président américain Joe Biden, présentant des signes de déclin cognitif. D’ailleurs, nombreux étaient ceux qui craignaient que le dirigeant américain ne soit même pas capable de terminer son mandat de quatre ans à la Maison-Blanche. Pourtant, aujourd’hui, plutôt que de passer la main, Joe Biden vient d’annoncer sa candidature à sa propre succession à l’élection présidentielle de 2024. Il a en effet annoncé mardi qu’il tenterait de briguer un second mandat dans dix-huit mois, balayant les inquiétudes exprimées sur son âge. «Je suis candidat à ma réélection», a dit le président américain de 80 ans dans un message vidéo publié sur Twitter. «Finissons le travail», a-t-il déclaré en insistant sur le combat toujours en cours, selon lui, pour la liberté et la démocratie. La date de mardi est loin d’être anodine. Elle marque le quatrième anniversaire, jour pour jour, de la dernière entrée en campagne de Joe Biden, lorsque le démocrate s’était lancé dans une bataille pour l’«âme de l’Amérique», et avait privé Donald Trump d’un second mandat. Si les sondages se confirment, un «remake» du duel entre les deux hommes se dessine. Après son annonce, le Parti républicain a accusé le président d’être «déconnecté». «Biden est tellement déconnecté de la réalité qu’il pense mériter quatre ans de plus au pouvoir, alors qu’il ne fait que créer des crises», a dénoncé la cheffe du parti, Ronna McDaniel. Mais depuis le début de l’année, Biden martèle sa volonté de rendre sa «dignité» à l’Amérique populaire «oubliée», perturbée par la mondialisation que Donald Trump a su en partie séduire. Le locataire de la Maison-Blanche peut penser qu’il a les statistiques avec lui : les présidents américains se représentent généralement, et ils sont le plus souvent réélus. Mais Joe Biden, de par son âge, défie les précédents historiques. S’il est réélu, il achèverait son second mandat à l’âge de 86 ans. En novembre 2021 puis en février 2023, le dirigeant s’est soumis à des bilans de santé qui ont conclu qu’il était en «bonne santé». Mais lui qui est déjà enclin aux gaffes et dont l’allure est incontestablement marquée par les ans, s’expose à une recrudescence d’attaques des républicains sur son acuité mentale. Le démocrate estime toutefois visiblement que s’il a battu une fois son prédécesseur républicain, figure clivante par excellence, il peut y arriver à nouveau. De son côté, son rival Donald Trump a fustigé lundi le bilan de l’actuel président. «Vous pourriez prendre les cinq pires présidents de l’histoire américaine, et ensemble, ils n’auraient pas fait autant de dégâts que Joe Biden n’en a faits à notre pays en seulement quelques années», a lancé le milliardaire républicain par communiqué. Reste une grande inconnue : quelles seraient les chances de Joe Biden s’il faisait face en novembre 2024 à un ou une adversaire plus jeune ? Le nom du gouverneur de Floride Ron DeSantis, étoile montante de la droite dure, et âgé de 44 ans, circule beaucoup. Mais il ne s’est pour l’heure pas déclaré. Moins connue, la conservatrice Nikki Haley, déjà en campagne, appelle à faire émerger une «nouvelle génération». Elle réclame notamment des tests sur les aptitudes intellectuelles pour tous les responsables politiques de plus de 75 ans. Les électeurs auront toutefois la responsabilité de voter pour un candidat qui pourra tout du moins diriger leur pays avec toutes ses capacités cognitives et pourront comparer leur niveau de vie durant le mandat de Joe Biden avec le niveau de vie dont ils ont bénéficié durant le mandat de Donald Trump. Peut-être que contrairement à 2020, les Américains cette fois-ci choisiront le président honni par les médias, mais qui leur avait offert durant quatre ans des baisses de prix conséquentes sur les produits de tous les jours et l’essence.

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