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vendredi 19 avril 2024

Campagne présidentielle sous le signe de la guerre en Ukraine

A l’heure où ces lignes sont écrites, Donald Trump n’a pas encore comparu devant la cour de New York, où il est censé se rendre pour se voir signifier son inculpation dans la désormais célèbre affaire de Manhattan. On ignore donc si tout s’est passé comme prévu, s’il a été inculpé derrière des portes closes, puis relâché, comme cela est habituel en pareil cas, ou s’il a été jeté en pâture aux médias menotté, ce qui en dirait long sur la suite des événements, et en particulier pour ce qui a trait à la prochaine présidentielle. Cela dit, le scénario le plus probable est que tout a dû se passer comme prévu, c’est-à-dire de la façon la moins pénible pour lui. Supposons donc que bien qu’inculpé, il ait conservé le droit de poursuivre sa campagne pour la présidentielle, un peu comme si de rien n’était. Supposons plus encore, qu’il remporte les primaires de son camp, et qu’à ce titre, il en devienne le candidat officiel, ce qu’il n’est pas encore, bien qu’il soit le républicain le mieux placé dans cette optique. Dans ce cas de figure, il le deviendrait même si au départ cela n’allait pas de soi.

Ce qui veut dire que déjà son statut de persécuté politique, qu’il est déjà aux yeux des républicains, a été conforté par les poursuites judiciaires engagées contre lui par un procureur démocrate d’une ville et d’un Etat démocrates. On pouvait encore, il y a quelques jours, s’interroger sur ses chances de remporter l’investiture républicaine. Cette question ne se pose plus. Il faudrait pour qu’elle se pose à nouveau que sa candidature cesse d’aller de soi. C’est d’ailleurs à cela qu’il faut s’attendre dans la suite des événements, les démocrates ne lui faisant pas un procès pour qu’il améliore ses chances de gagner la présidentielle mais pour qu’il la perde à coup sûr. Mais supposons que sa candidature aille jusqu’au bout. Les électeurs auront alors à choisir entre le candidat d’un camp ayant instrumentalisé la Justice et un autre qui est victime de cette instrumentalisation. Pas difficile dans ces conditions de deviner de quel côté ils pencheront dans leur majorité. Or il y a plus en faveur de Donald Trump. Il y aura le contexte dans lequel se déroulera la présidentielle, selon toute vraisemblance encore fortement marqué par la guerre en Ukraine. On aura d’un côté un président décidé à continuer la guerre, à plus forte raison si elle n’est pas encore gagnée contre la Russie, et un autre disant que lui président elle prendra fin en 24 heures. Là aussi l’avantage ira à Trump non pas à Biden, pour autant que ce soit ce dernier et pas un autre démocrate son rival, ce qui d’ailleurs a tout l’air d’être une évidence. L’un des principaux arguments dont Trump s’était servi contre Hillary Clinton lors de la présidentielle de 2016, c’était le fait qu’elle ait approuvé la guerre en Irak en 2003. On peut même remonter plus loin, jusqu’à à la primaire démocrate de 2008, remportée par Barack Obama face à la même Hillary Clinton, là aussi desservie pour son attitude favorable à l’invasion de l’Irak. Si quelqu’un devait être la première femme à accéder à la présidence des Etats-Unis, c’était bien Hillary Clinton. Si elle avait voté contre la guerre en Irak au lieu de l’approuver, elle serait probablement parvenue à ses fins. Il y a tout lieu de penser que lors de la prochaine présidentielle, et pour autant que les finalistes soient Trump et Biden, c’est-à-dire quelqu’un qui fera campagne contre la guerre, et un autre qui voudra toujours la gagner et donc la poursuivre, c’est le refus de la guerre qui sera la carte gagnante. C’est là d’ailleurs l’une des raisons qui laissent penser que la guerre en Ukraine sera probablement terminée lorsque la campagne sera entrée dans le vif du sujet.

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