En dépit de la cherté de la vie et d’un pouvoir d’achat en perpétuelle chute, les Algériens trouvent le moyen de gaspiller des quantités importantes de denrées alimentaires. Pour lutter contre ce phénomène, le ministère du Commerce a annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation anti-gaspillage et surconsommation.
Par Thinhinane Khouchi
Le mois de ramadhan est souvent celui de tous les excès en matière de consommation alimentaire. Devant les commerces et au niveaux des marché, les files d’attentes s’allongent et les couffins se remplissent, et ce, en dépit de la cherté de la vie et un pouvoir d’achat en perpétuelle chute. Malheureusement, cette frénésie des achats finit souvent dans nos déchets. Pour lutter contre ces pratiques qui nuisent d’abord au portefeuille des consommateurs puis à l’environnement et à l’économie du pays, des appels à la rationalisation des consommations ont été lancés par le ministère du Commerce ainsi qu’une campagne de sensibilisation anti-gaspillage. Selon Ahmed Mokrani, directeur de l’organisation des marchés et des activités commerciales au ministère du Commerce, «les Algériens achètent beaucoup d’aliments et de pain durant le ramadhan. Malheureusement, les quantités non consommées de leurs achats se retrouvent dans nos poubelles». Afin de lutter contre le gaspillage alimentaire, l’intervenant sur les ondes de la Radio nationale a indiqué qu’une campagne sous forme de «journées de sensibilisation sur la rationalisation de la consommation» est lancée par le ministère du Commerce. «C’est pour lutter contre le gaspillage, la consommation excessive et pour rationaliser les achats», expliquera Mokrani. Il ajoutera qu‘«en plus d’engendrer du gaspillage, la surconsommation provoque des tensions sur le marché et mène à des augmentations de prix». Cet avis est partagé par le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, qui a indiqué que «malheureusement, nous n’avons pas une culture de la consommation. On consomme à l’aveuglette et d’après nos estimations, les trois tiers des Algériens ne vérifient ni les dates de péremption, ni la qualité, ni les composants de tel ou tel produit». Il ajoutera que la moitié des produits finit à la poubelle, vu les quantités importantes qu’on achète. «Nous contribuons au gaspillage et on se plaint à la fois de la flambée des prix des produits alimentaires», a-t-il lancé. De son coté, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (Apoce) a indiqué sur sa page Facebook que «plus de 8 millions de baguettes de pain ont été gaspillées en 2021». Elle que «hélas, le mois sacré est aussi le moment où le gaspillage alimentaire atteint des sommets, jusqu’à être décuplé par rapport au reste de l’année». «C’est le même constat qui revient chaque année, le phénomène du gaspillage du pain s’est accru, notamment pendant le mois de ramadhan, malgré les campagnes de sensibilisation appelant à la rationalisation de la consommation de cette substance, qui est désormais jetée à la rue, dans un comportement non civilisé, d’autant plus que notre vraie religion interdit le gaspillage», lit-on sur la page Facebook de l’Apoce. Par conséquent, l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement a appelé le consommateur algérien à réduire ses pratiques erronées durant le mois sacré, et en faire une opportunité pour éliminer ces comportements.
T. K.