La Protection civile a lancé, hier, une campagne nationale de prévention et de sensibilisation sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone, afin d’éviter les lourds bilans enregistrés chaque hiver. Sous le slogan «Un hiver sans accident d’asphyxie», la campagne s’étalera tout le long de la période hivernale.
Par Thinhinene Khouchi
Chaque année durant la période hivernale, des familles entières sont retrouvées asphyxiées par le monoxyde de carbone. En effet, les baisses de températures et les conditions climatiques incitent les citoyens à l’utilisation massive des différents dispositifs de chauffage, augmentant ainsi les risques d’asphyxie au monoxyde de carbone (CO). Ces tragédies sont souvent dues à des erreurs de prévention en matière de sécurité, l’absence de ventilation, le mauvais montage, un défaut d’entretien, l’utilisation de certains appareils qui ne sont pas destinés au chauffage, vétusté des appareils, etc. Comme chaque année, la Protection civile lance une campagne nationale de prévention et de sensibilisation sur les risques liés à l’intoxication et à l’asphyxie au monoxyde de carbone, sous le slogan, cette année, «Un hiver sans accident d’asphyxie». Dans un communiqué partagé hier, la Protection civile précise que le programme de cette campagne comprend «des journées portes ouvertes, des caravanes locales qui sillonneront les différentes localités pour faire de l’information de proximité, ainsi que des émissions radiophoniques et télévisées, suivies de diffusion de spots de sensibilisation à travers tous les médias». Ainsi, les services de la Protection civile estiment que les décès par asphyxie «ne sont pas dus au hasard ou à des circonstances imprévues, mais à une erreur de prévention en matière de sécurité», soulignant qu’en général «ces erreurs sont imputées essentiellement à la mauvaise ou à un manque de ventilation, au mauvais montage de ces équipements par un personnel non qualifié, ainsi que l’achat d’appareils de chauffage ne disposant pas d’un système de sécurité». A ce propos, la Protection civile rappelle aux citoyens les consignes de sécurité obligatoires à suivre «rigoureusement», permettant de préserver et protéger leurs vies. il s’agit, entre autres, de penser toujours à ventiler le logement lors de l’utilisation des appareils de chauffage, d’aérer au moins 10 minutes par jour et n’obstruer jamais les entrées et les sorties d’air du logement, de ne pas se servir de tels appareils dans des pièces dépourvues d’aération, de ne pas utiliser comme moyens de chauffage tabouna ou des appareils de cuisson et d’entretenir et régler régulièrement les appareils par un professionnel. Quant à l’ampleur des asphyxies liées au monoxyde de carbone (CO), les services de la Protection civile ont enregistré, entre janvier et octobre de l’année en cours, le décès de 106 personnes, dont 75 par intoxication par le monoxyde de carbone et 1 981 autres incommodées par les différents gaz, dont 1 697 par le monoxyde de carbone, sauvées et secourues. Pour l’année 2020, les statistiques de la Protection civile montrent que 3 381 personnes ont été incommodées par les différents gaz brûlés, dont 2 128 personnes incommodées par le monoxyde de carbone, sauvées et secourues, et 121 sont décédées, dont 100 décès suite à l’inhalation de monoxyde de carbone. Par ailleurs, pour prendre part à cette campagne de prévention, la Protection civile appelle les citoyens et les associations à se rapprocher de ses services au niveau des wilayas du pays.
T. K.