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mardi 16 avril 2024

Calendrier

Si elles sont la norme depuis près de deux siècles aux États-Unis, les élections primaires au sein des partis politiques français sont assez récentes et n’ont jusqu’à aujourd’hui que rarement été synonymes de succès. Au contraire, jamais les mouvements politiques ayant opté pour cette option ne s’étaient autant déchirés. Ce fut notamment le cas de la droite en 2016, lors des premières primaires des Républicains. Une expérience que beaucoup avaient déclaré ne pas vouloir réitérer. Pourtant, réunis en bureau politique cette semaine, Les Républicains ont défini un calendrier pour désigner leur candidat à la présidentielle. Le dernier rendez-vous est fixé au 25 septembre, date à laquelle le congrès du parti se réunira pour acter, ou non, l’organisation d’une primaire. Selon un sondage Odoxa Backbone-Consulting réalisé pour «Le Figaro», ce processus de départage est toutefois loin de faire l’unanimité de l’opinion publique. Pour preuve : 53 % des Français s’y opposent. La division est encore plus marquée au sein des partisans de droite et du centre (50 %), en dehors du Rassemblement National, et chez les militants LR (48 %). Du côté de l’opposition, sympathisants de gauche, comme de la majorité, y sont en revanche plutôt favorables. Ce n’est pas tant la primaire qui est décriée, mais plutôt ce qu’elle peut entraîner. Sur le fond, les Français et les sympathisants de droite lui prêtent de nombreuses vertus. La primaire serait «démocratique» (63 % pour les Français ; 70 % pour les sympathisants), «ferait surgir des idées nouvelles» (50 % ; 58 %) et «permettrait de sélectionner le meilleur candidat» (53 % ; 57 %). «Il y a 5 ans, en avril 2016, 69 % des Français et 91 % des sympathisants de la droite et du centre se disaient favorables au principe des primaires», relève d’ailleurs Gaël Sliman, président d’Odoxa. Sur la forme, en revanche, beaucoup craignent que la primaire soit vecteur de divisions (70 % ; 72 %). D’autres encore voient dans cette démarche une pure opération de communication (62 % ; 55 %), voire même «une perte de temps» (53 % ; 48 %). L’historique de la droite ne rassure pas non plus. Pour nombre de Français et sympathisants, la primaire de 2016, dont François Fillon était sorti vainqueur, fait office de jurisprudence. 53 % des partisans LR y voient même la raison de la défaite de la droite lors du scrutin présidentiel qui l’a suivie. Dans leur ensemble, les Français en sont toutefois moins convaincus (41 %). Dans ce contexte, la posture de Xavier Bertrand est saluée. À plusieurs reprises, le président ex-LR des Hauts-de-France et candidat à la présidentielle a refusé de prendre part au processus de départage. «La primaire (…) a été source de divisions, et la fois dernière, tous ceux qui sont passés par une primaire ont été éliminés lors du premier tour de l’élection», a-t-il encore déclaré mardi soir sur le plateau de TF1. Sa position est récompensée, puisque l’élu bénéficie du soutien d’un Français sur deux. 54 % des sympathisants de la droite et du centre, dont 56 % des LR, sont du même avis. Xavier veut surtout éviter de se retrouver face à un autre candidat LR choisi par les électeurs et avec lequel il devrait alors inévitablement partager les voix des électeurs de droite. Une désignation directe de sa candidature par Les Républicains l’aiderait au contraire à asseoir sa crédibilité et à démontrer que tout un parti est derrière lui et le soutient. Le budget de sa campagne et la logistique seraient aussi tout autre s’il pouvait bénéficier de l’appui officiel de LR. Reste à voir si Les Républicains sont prêts à soutenir la candidature de Bertrand qui a claqué la porte de leur parti il y a quatre ans, et surtout à abandonner l’idée de porter la candidature d’un des leurs pour 2022, plutôt que de se rabattre sur un candidat, pour le moment, «prometteur».

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