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samedi 20 avril 2024

Brahim Mouhouche, professeur d’agronomie, au sujet du stress hydrique : «Les dernières pluies vont un peu arranger les choses…»

 « Malgré les petits effets négatifs qu’elles pourraient avoir, les dernières pluies vont un peu arranger les choses, car toutes les cultures qui n’ont pas terminé leur cycle vont pouvoir bénéficier de cette eau », a estimé, hier, Brahim Mouhouche, professeur à l’Ecole nationale supérieure d’agronomie et membre du Haut Conseil scientifique, précisant qu' »il faut savoir gérer le peu d’eau que nous avons et l’utiliser de manière technique ».

Par Thinhinane Khouchi

L’Algérie subit depuis quelque temps un véritable stress hydrique, situation qui pénalise citoyens, entreprises, agriculteurs, éleveurs et fermiers. Plusieurs secteurs sont touchés par cette sécheresse. Mais après une longue période d’absence de pluie, cette semaine les nuages ont fini par se montrer cléments. Pour le Pr Mouhouche, qui s’exprimait hier sur les ondes de la Radio nationale, «depuis un moment, la pluie se fait désirer dans plusieurs wilayas du pays, notamment les régions agricoles qui sont les plus pénalisées par cette sécheresse». Et d’ajouter que «le retard des pluies a eu des effets négatifs sur la production agricole». Selon lui, des pertes ont été signalées mais «les dernières pluies sont utiles, car toutes les cultures qui n’ont pas terminé leur cycle vont pouvoir bénéficier de cette eau». Selon le Pr Mouhouche, «les céréales, quant à elles, ont subi beaucoup d’effets négatifs à cause du stress hydrique (…) Même si les dernières pluies vont un peu arranger les choses, il ne faut pas croire que nous puissions augmenter les rendements cette année», a-t-il regretté lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale. Dans ce cas, «il est nécessaire de tirer des leçons et apprendre à tirer profit rationnellement de la ressource hydrique», a-t-il recommandé. «Il faut savoir gérer le peu d’eau que nous avons et l’utiliser de manière technique. Autrement dit, profiter de n’importe quelle goutte», a-t-il expliqué. Autre recommandation du Pr Mouhouche, «réutiliser les eaux de rejet et celles qui se trouvent dans le Grand Sud pour les grandes cultures». par ailleurs, l’invité de la Chaîne 3 a appelé à rationaliser l’utilisation de l’eau dans le secteur de l’Agriculture, qui consomme 70 % de la ressource hydrique disponible. L’intervenant a souligné la nécessité de mettre en place «des techniques modernes d’utilisation de l’eau dans le secteur agricole national, qui consomme jusqu’à 70 % de la ressource, contre 15 % à 20 % pour l’industrie et seulement 3 % pour les ménages». Pour économiser l’eau dans l’agriculture, l’expert a recommandé de «passer à l’irrigation intelligente et automatisée, pour ne donner aux cultures que ce dont elles ont besoin, au moment opportun». L’expert a conseillé également d’intégrer une vision économique dans le choix des cultures en favorisant l’usage de l’eau pour les productions agricoles rentables. Il a cité l’exemple des céréales, expliquant que c’est «une culture très gourmande en eau mais très peu rentable, qu’il faut orienter vers le sud du pays, où une importante ressource hydrique est disponible». Mais là encore, il a mis en garde : «L’utilisation de cette ressource non renouvelable doit obéir à des règles strictes, y compris pour la gestion de la salinité de cette eau qui peut altérer la terre et la rendre stérile».
T. K.

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