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samedi 20 avril 2024

Boycott

Si au début de la guerre en Ukraine l’Occident s’est lancé dans sa propre guerre idéologique et culturelle contre Moscou, les artistes et sportifs russes, parfois eux-mêmes ouvertement opposés à Vladimir Poutine et son invasion de l’Ukraine, continuent aujourd’hui de souffrir du boycott occidental. Une attitude qui agace aussi le Kremlin où l’on ne supporte visiblement plus de voir ses talents être rejetés par les instances internationales. «La tentative de dicter les conditions d’une participation des sportifs dans les compétitions internationales, c’est absolument inacceptable (…) Nous voyons actuellement une volonté non dissimulée de détruire l’unité du sport international», a déclaré le ministre russe des Sports, Oleg Matytsin, cité par les agences de presse russes. Vendredi, M. Zelensky a estimé que la présence de sportifs russes aux Jeux de Paris serait «un signe de violence et d’impunité», tentant, lors d’une réunion, de convaincre des ministres des Sports de plusieurs pays. Ceux appelant à une exclusion «feraient mieux de s’occuper du sport dans leurs propres pays et de tout faire pour que le sport soit un ambassadeur de la paix et permette de construire des ponts entre les peuples», a commenté, hier, Matytsin. Il a assuré que «personne»
n’avait appelé à l’exclusion des sportifs américains des JO-2004, après l’invasion de l’Irak par Washington. L’Ukraine est vent debout contre l’éventualité d’une présence d’athlètes russes et bélarusses aux JO-2024 à Paris, y compris sous bannière neutre, envisagée par le Comité international olympique (CIO) sans que rien n’ait encore été décidé en ce sens. Elle a menacé de boycotter la compétition. Le président du CIO, Thomas Bach, a dénoncé dans un courrier daté du 31 janvier cette intransigeance ukrainienne, qui va, selon lui, «à l’encontre des fondamentaux du mouvement olympique». L’hostilité ukrainienne à la présence de sportifs russes est soutenue par les alliés traditionnels de Kiev tels que le Royaume-Uni et la Pologne. Les États-Unis se sont à l’inverse prononcés en faveur du compromis d’une participation sous bannière neutre. Ainsi, si Moscou jouait à l’indifférence face au boycott de ses ressortissants, aujourd’hui, les autorités russes n’hésitent plus à se montrer agacées face à la situation. Reste à voir combien de temps encore l’Occident va rejeter toute personne détentrice d’un passeport russe, car cette politique risque de durer même après la fin de la guerre en Ukraine, tant les Américains et les Européens veulent se montrer plus royalistes que le roi et suivre les «instructions» de Zelensky, qui a convaincu les Occidentaux de traiter même les simples citoyens russes comme des pestiférés.

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