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mercredi 29 mars 2023

Blinken multiplie ses avertissements à la Russie

Depuis plusieurs jours déjà, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, n’arrête pas de mettre en garde Moscou contre une action militaire de sa part en territoire ukrainien, dans le style de celle de 2014 qui avait conduit à l’annexion de la Crimée, une concentration anormale de troupes russes ayant été en effet observée à la frontière entre les deux pays. La dernière fois où le chef de la diplomatie américaine a tenu ce langage, il y a à peine deux jours, devant un parterre de journalistes à la fin d’une visite au Sénégal, une étape d’une tournée qu’il était train de faire sur le continent africain. En fait, on a l’impression qu’Antony Blinken se saisit de toute occasion qui se présente pour envoyer à l’adresse de la Russie le même message pressant disant que son pays ne la laisserait pas cette fois-ci s’emparer d’une partie du territoire ukrainien, si telle était effectivement son intention. Ce que les Américains constatent, c’est une concentration de forces russes à la frontière de l’Ukraine, quelque chose qui en principe est annonciateur d’une invasion, mais apparemment rien d’autre de nature à confirmer leurs craintes. Apparemment donc, s’ils ont les moyens de voir ce que font les Russes, en revanche ils ne disposent pas de ceux de les écouter, ce qui leur aurait permis de connaître leurs véritables intentions.

Il se trouve qu’en même temps que les Russes se comportent comme s’ils voulaient envahir l’Ukraine, eux-mêmes, en compagnie de plusieurs de leurs alliés de l’Otan, s’exercent depuis plusieurs jours en mer Noire à une attaque maritime contre la Russie. Une provocation dénoncée par Vladimir Poutine sur un ton qui laisse peu de doute sur les conséquences qui en résulteraient si elle devait se poursuivre. L’encerclement de la Russie par l’Otan est le cauchemar russe par excellence, celui dont la réactivation en 2014 avait entraîné l’annexion de la Crimée et la guerre du Donbass. Ce que les Américains sont en train de faire dans la proximité immédiate de la Russie a un équivalent théorique : ce que feraient les Russes s’ils s’associaient aux Cubains pour se lancer avec leur marine dans des manœuvres au large de la Floride. Leur réaction serait facile à imaginer. C’est précisément à un jeu de ce genre qu’ils sont en train de se livrer avec l’Ukraine dans les parages de la Russie. Rien que cette année, c’est la deuxième fois qu’ils s’adonnent à des manœuvres maritimes en mer Noire, la première prenant place l’été dernier, en forme de manœuvres maritimes avec la seule Ukraine. La Russie non plus n’en est pas sa première concentration de forces à la frontière avec l’Ukraine, mais à sa deuxième, la première s’étant produite au début de cette année, laquelle déjà avait fait penser à une attaque contre l’Ukraine. Ce qui semble avoir particulièrement exaspéré Moscou, c’est l’emploi de drones turcs par les Ukrainiens contre des séparatistes prorusses. Puis plus rien, les troupes russes s’étaient retirées, aussi brusquement qu’elles s’étaient rassemblées. Il est probable qu’il en soit de même cette fois-ci, qu’elles quittent leurs positions actuelles dès lors que les navires de l’Otan auraient cessé de jouer avec le feu au large de la Russie. Cette éventualité aurait d’ailleurs prévalu si Antony Blinken n’avait eu de cesse de sonner le tocsin, comme si la menace d’une guerre était autrement sérieuse cette fois-ci.

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