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mercredi 31 mai 2023

Biskra: L’oléiculture, une valeur ajoutée pour le secteur agricole

La filière oléicole se développe davantage dans la wilaya de Biskra et constitue aujourd’hui un générateur de valeur ajoutée pour l’agriculture, au regard de l’extension des superficies qui lui sont allouées, mais aussi de la production, qualitative et quantitative, engrangée.

Par Farid Y.

L’oléiculture, selon les professionnels du secteur agricole, s’est ainsi développée de manière tangible dans cette wilaya, connue pour la diversité de ses produits agricoles, notamment les dattes comme produit phare, les légumes primeurs, les fruits et les viandes. Avec une production annuelle se rapprochant des 200 000 quintaux (qx) d’olive de table et
50 000 qx d’olive destinés à l’extraction de l’huile, la filière oléicole occupe donc une place importante dans la liste des produits agricoles locaux, a indiqué le chef du service de l’organisation de la production et du soutien technique de la direction locale des services agricoles (DSA), Mohamed Mouada. L’oléiculture, selon M. Mouada, attire chaque année un nombre croissant d’investisseurs, contribuant ainsi à l’augmentation du nombre d’oliviers qui s’élève à environ 1,4 million d’arbres de diverses variétés d’olives comme Chemlel et Sigoise, mais aussi à l’extension des superficies affectées à cette culture à hauteur de 5 000 ha. Les perspectives des agriculteurs se sont clarifiées au fur et à mesure des expériences acquises pendant plus de deux décennies concernant les méthodes adéquates de plantation, d’irrigation et de prévention des fléaux. Estimant que les agriculteurs ont réussi à surmonter divers obstacles, le président de l’Association des producteurs d’olives de la wilaya, Mebarak Nacer, a affirmé de son côté qu’«il était difficile pour beaucoup d’agriculteurs de se reconvertir et changer d’activité, d’autant que plusieurs d’entre eux se sont lancés dans ce domaine avec peu de moyens, sans étude préalable et sans même connaître les variétés et la qualité de plants d’oliviers». L’extension actuellement de la filière oléicole, selon M. Mebarak, est le fruit des efforts consentis par les agriculteurs, de l’accompagnement d’organismes et dispositifs d’aide, notamment les instituts techniques à travers des formations dispensées aux agriculteurs concernés, ainsi que le recours aux mécanismes de traitements antiparasitaires. Exploitant une parcelle de terre dans le cadre d’une concession agricole, Zoubir Meghni, agriculteur dans la commune de Branis, avait cultivé dans un premier temps diverses espèces d’arbres fruitiers tels les abricotiers, oliviers, palmiers dattiers et les légumes de saison, avant de tout délaisser pour se consacrer uniquement à la culture des oliviers. «La plantation d’oliviers a généré des résultats prometteurs me permettant ainsi d’agrandir les superficies dédiées à l’oléiculture et arrêter les autres cultures financièrement moins rentables que les olives», a-t-il assuré. Abondant dans le même sens, Saâd Thabet, associé dans une exploitation agricole dans la région d’El Feidh, considère à cet effet que «l’agriculteur recherche avant tout la diversité, mais la rentabilité financière détermine son choix pour une culture plutôt qu’une autre». Et d’ajouter : «Je me suis orienté activement vers l’oléiculture en conjuguant mes connaissances dans ce domaine et mes ressources financières limitées, car cette culture ne nécessite pas des fonds importants pour exploiter de grandes surfaces, mais se limite plutôt à entretenir le lieu où les plants sont mis en terre, tout en optant pour un système d’irrigation goutte-à-goutte».
Il a relevé, à ce titre, «les frais onéreux que nécessitent d’autres cultures, comme les légumes primeurs cultivés sous serres en plastique, la préparation de la terre, leur entretien quotidien en plus des charges supplémentaires pour couvrir les frais de la main-d’œuvre».
Propriétaire d’une exploitation agricole située à El Hazima, dans la commune de Loutaya, Fouad Mouffok estime, lui, que «l’oléiculture constitue une alternative à la culture des légumes primeurs qui nécessite un énorme investissement et une main-d’œuvre permanente», précisant que «la productivité des palmiers intervient après de longues années, tandis que les oliviers ne demandent pas beaucoup de soins et leurs plants peuvent être rentables en moins de 5 ans».

Des efforts pour améliorer la variété locale
Les agriculteurs de la région de Biskra aspirent, à travers des expériences acquises durant plus de 20 ans, à développer la filière de l’oléiculture et améliorer la qualité de la production en optant pour des plants à grand rendement, compatibles avec les spécificités climatiques des régions désertiques, selon le président de l’association locale des producteurs d’olives, Mebarak Nacer.
Il a indiqué, en ce sens, que les expériences ont mis en évidence que la variété locale connue sous le nom de «Biskria», constitue l’une des variétés les plus adaptées pour ce climat avec une production de deux qx d’olives par arbre et une quantité d’huile oscillant entre 17 à 25 litres.
M. Mebarak a fait état d’intenses efforts en vue d’améliorer cette variété d’olives, caractérisée par une maturité précoce (avant le mois de septembre), en fournissant les plants nécessaires et en nombre suffisant, en organisant des sessions de formation et de sensibilisation au profit des agriculteurs dans la perspective d’investir dans la filière oléicole, mais aussi en procédant à l’extension des surfaces cultivées tout en utilisant rationnellement l’eau d’irrigation.
Farid Y.

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