Pour lutter contre le stress hydrique, l’eau de mer semble s’imposer comme une solution immédiate et stratégique pour le pays. «L’unique solution pour garantir l’alimentation en eau potable à long terme, est de s’orienter vers le dessalement de l’eau de mer», estime le ministre des Ressources en eau.
La pénurie en eau semble devenir une perspective inquiétante pour l’Algérie et les besoins en eau potable de la population ne cessent de grandir. Pour assouvir les besoins croissants en ce liquide précieux, le dessalement se présente comme une solution efficace face au sérieux problème de pénuries d’eau, d’autant plus que 90 % des citoyens vivent près et le long de la bande littorale et des activités économiques se trouvent le long des 1 200 mm de côtes. Les changements climatiques auxquels fait face la planète depuis quelque temps a fait du recours à l’eau de mer une urgence. Cette solution se révèle à long terme comme étant le choix le plus stratégique au développement durable du pays. «L’unique solution pour garantir l’alimentation en eau potable à long terme est de s’orienter vers l’exploitation des eaux non conventionnelles, dont le dessalement de l’eau de mer», estime le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki, dans une déclaration à la presse, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Blida. Il précise que le «règlement du problème de déficit en eau, en période de sécheresse notamment, passe par le recours à cette solution, ceci d’autant plus que 90 % des citoyens vivent près et le long de la bande littorale».
Dans ce contexte, l’Algérie a déployé des efforts importants pour améliorer ses ressources hydriques et la disponibilité de l’eau, autant pour l’industrie et l’agriculture que pour l’alimentation en eau potable. En plus des quatre projets actuellement en chantier et 11 autres opérationnels, le premier responsable de ce secteur fera cas, à cet effet, du lancement d’un avis d’appel d’offres pour la réalisation de trois stations de dessalement de l’eau de mer.
Ainsi, la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer permettra non seulement de satisfaire les besoins de la population mais aussi de libérer d’importantes quantités d’eau des barrages pour les besoins de l’irrigation. Barraki fera remarquer que son département ministériel prévoit une production de deux milliards de m3 d’eau de mer dessalée à l’horizon 2030. C’est tout un défi qu’il faut relever pour assurer l’autosuffisance en ressources hydriques et mettre l’Algérie à l’abri des aléas climatiques.
Dans le cadre de l’orientation prise pour l’exploitation des eaux non conventionnelles, Arezki Berraki assure que ses services comptent exploiter les eaux épurées dans l’irrigation agricole, en vue d’«atténuer la pression sur les forages destinés à assurer la couverture des besoins des populations en eau potable».
Louisa Ait Ramdane