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jeudi 28 mars 2024

Bénéfice

Emmanuel Macron a été giflé mardi après-midi, suscitant une solidarité assez rare au sein de la classe politique qui a comme un seul homme exprimé son indignation face à ce geste qui a porté atteinte au président de la République. Pour se consoler de cette agression, le président français pourra alors apprécier à moins d’un an de la présidentielle les derniers sondages qui indiquent qu’un Français sur deux a une bonne opinion de lui, tandis que deux sur trois en ont une mauvaise du chef des Insoumis, qui a été aussi beaucoup présent dans les médias ces derniers jours. L’exécutif semble ainsi bénéficier pleinement de la réussite du déconfinement. Début d’un tour de France qui devrait le conduire aux quatre coins du pays, le récent déplacement présidentiel dans le Lot illustre l’ambiance estivale qui entoure le chef d’État. Ce dernier fait un bond de 7 points dans le tableau de bord Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio. Le Premier ministre pour sa part en gagne 4. Une échappée présidentielle qui tombe à point nommé. Avec 50 % de bonnes opinions chacun, voilà qui met à distance les discours répétés en boucle par les oppositions sur un président qui serait détesté. À la sortie de la crise sanitaire, il bénéficie d’une bonne image personnelle : +6 points chez les personnes âgées et +18 chez les sympathisants Les Républicains. «Le ressort est loin d’être cassé avec la droite, même s’il s’est distendu ces derniers temps», constate Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Ainsi, à droite, seul Xavier Bertrand parvient à ne pas se faire distancer. Avec 46 % de bonnes opinions, le président des Hauts-de-France grimpe de 2 points et reprend le leadership dans son camp, devant Valérie Pécresse (-4). Le match Bertrand-Pécresse devrait battre son plein dès la fin des élections régionales. Mais tous ces présidentiables, déclarés ou non, sont devancés dans le cœur des sympathisants de droite par Édouard Philippe. L’ex-Premier ministre est apprécié par 88 % des électeurs LR, devant Xavier Bertrand et Valérie Pécresse, qui recueillent chacun 83 %. Ces trois personnalités devancent Nicolas Sarkozy, jadis indétrônable mais aujourd’hui en recul de 4 points (80 %). Du côté de la gauche, les choses vont par contre plutôt mal et ses représentants ont du mal à susciter l’approbation du public. L’omniprésence de thèmes tels que la sécurité dans les préoccupations des Français plombe notamment les sociaux-démocrates. À la veille de la campagne présidentielle, la cote de ses principales figures affiche des baisses parfois spectaculaires. Les «anciens» François Hollande (-5), Bernard Cazeneuve (-6), Martine Aubry (-4) ou encore Ségolène Royal (-4) semblent avoir peu de chances de se distinguer pour 2022, si tant est qu’ils aient affiché de réelles ambitions. La situation est plus préoccupante pour Anne Hidalgo qui décroche (-5) malgré une présence méthodique sur le terrain, en province comme en Île-de-France, à l’occasion des régionales. Mais la chute de la maire de Paris est sans comparaison avec la descente aux enfers de Jean-Luc Mélenchon. En pleine dérive complotiste, l’ex-candidat à la présidentielle dégringole de 10 points et passe sous la barre des 30 %. Avec 65 % de mauvaises opinions, il devient la personnalité la moins aimée des Français, juste devant Marine Le Pen. Entre avril 2017 et juin 2021, il est passé de 68 % à 28 % de bonnes opinions, soit une chute phénoménale et surtout révélatrice de 40 points. Macron bénéficie ainsi de la joie des Français à retourner à un rythme de vie plus ou moins normal, mais cela ne signifie pas que cela durera jusqu’en avril prochain, alors que la campagne présidentielle qui s’annonce risque d’être très rude et que si le président français se présente à sa propre réélection il aura l’ensemble des candidats qui se feront un devoir de démonter son bilan pièce par pièce.

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