Le ministre de la Santé a annoncé, hier, l’acquisition de nouveaux quotas de vaccin anti- coronavirus. Abderrahmane Benbouzid a révélé, en marge des Assises nationales sur l’économie de la connaissance, qu’un contrat a été signé avec la Russie pour l’importation d’un million de doses du vaccin Spoutnik V.
«920 000 nouvelles doses du vaccin Spoutnik V seront réceptionnées avant la fin avril», a indiqué le ministre de la Santé, ajoutant que de nouvelles doses du vaccin Pfizer et du vaccin Johnson & Johnson seront reçues, en plus d’un vaccin chinois. Concernant le retard de livraison des autres doses de vaccin, le ministre a expliqué que le processus d’acquisition des vaccins a été interrompu à cause de la crise mondiale engendrée par le Covid-19. Le ministre de la Santé a confirmé aussi la poursuite du programme d’acquisition du vaccin dans le cadre de l’«accord Covax». Benbouzid n’a toutefois pas donné de date précise quant à la réception des doses en question. L’Algérie n’a jusque-là importé que des quantités dérisoires, loin de répondre à la demande et pouvoir couvrir toute la population. Depuis le lancement de la campagne de vaccination, début février dernier, l’Algérie a acquis un premier quota de 50 000 doses du vaccin Spoutnik V, 50 000 doses d’AstraZeneca et un don de 300 000 doses de vaccin chinois. Des quotas ont été distribués à travers toutes les wilayas du pays et destinés aux personnes âgées et au corps médical. L’opération de vaccination a bel et bien été entamée, mais sans que des chiffres ne soient jusque-là rendus publics par les autorités, concernant le nombre de personnes ayant bénéficié du vaccin, des première et deuxième doses, comme c’est le cas dans de nombreux pays. Différents responsables se sont limités à rassurer quant au bon déroulement de l’opération et à l’absence de complications ou d’effets indésirables chez les personnes vaccinées. Mais depuis quelques jours, des titres de la presse nationale et des spécialistes commencent à se poser des questions et insister sur l’utilité de vacciner un maximum de personnes pour notamment se prémunir contre les variants dont les premiers cas ont fait leur apparition dans le pays. Pour avoir une idée de l’impossibilité de mener une véritable campagne de vaccination contre le Covid-19 avec le nombre de doses actuellement disponibles, il est à citer le cas d’Oran. Selon la direction de la santé, cette wilaya a reçu un troisième quota du vaccin russe de quelque 700 doses. Ce troisième quota, administré en deux doses avec un intervalle de 15 jours, permettra de vacciner 350 personnes et sera «fort probablement» réservé au personnel de la santé, est-il indiqué. La wilaya d’Oran a déjà reçu deux quotas du vaccin anti-Covid-19, le premier de 1 490 doses du vaccin russe et le deuxième de 7 800 du vaccin chinois, réservées à hauteur de 80 % pour le personnel de la santé dont le nombre est estimé à 70 000 personnes. La stabilité de la situation épidémiologique en Algérie donne certainement une marge de manœuvre aux autorités publiques, mais il est temps d’agir et assurer la disponibilité du vaccin afin de parvenir à immuniser la population dans les meilleurs délais.
Aomar Fekrache