La fabrication localement du vaccin chinois Sinovac anti-Covid-19, qui entrerait
en production dans une journée, ne signifie en aucun cas que l’Algérie abandonne
la fabrication du vaccin russe. Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed, rassure et affirme que le projet de fabrication de Sputnik v est toujours en cours de réalisation.
Par Louisa Ait Ramdane
Le vaccin chinois CoronaVac de la firme Sinovac est bel et bien produit en Algérie. La première dose sortira demain de l’usine de Saidal de Constantine. Le projet de fabriquer le vaccin anti Covid-19 remonte à un partenariat dans ce sens qui avait été engagé d’abord pour la production du vaccin russe Sputnik-V. Un délai de six mois avait été avancé, soit l’entrée dans la phase de production effective dès le mois de septembre en cours. La date est respectée, mais ce ne sera pas le vaccin russe qui sera le premier à sortir des usines algériennes, mais plutôt le vaccin chinois.
Invité de la rédaction de la Chaine III, de la radio nationale, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a assuré que l’Algérie n’a pas abandonné la production de Spoutnik V, après la concrétisation de projet du vaccin chinois. Il tient à préciser d’ailleurs que «la coopération avec la partie russe se poursuit toujours dans le domaine pharmaceutique, et pas seulement pour la production du vaccin Sputnik V. Ce qui s’est passé s’explique par la réalisation rapide du deuxième projet de production du vaccin chinois, la partie chinoise est très avancée dans ce domaine», a-t-il expliqué.
Revenant sur la production de vaccin chinois, Benbahmed précise que «l’Algérie est le seul pays africain à avoir obtenu la licence coronavac». Celui-ci précise que c’est exactement le même vaccin que le chinois Sinovac et que les capacités de production de cette unité sont de 320 000 doses par jour sur un shift de 8h, soit huit millions de doses par mois. «Nous avons un plan de charge de production de 65 millions de doses par an, donc, nous pouvons atteindre cette production sans toutefois augmenter les capacités de production ou recourir à d’autres unités de production», explique le ministre. Cette unité de production, peut arriver à produire 200 millions de doses par an, affirme-t-il, précisant que «l’Algérie dispose de toutes les capacités pour pouvoir répondre, à la fois, aux besoins du pays et à ceux d’une grande partie du continent africain.
L’Algérie, un des premiers producteurs d’oxygène dans la région
«Nous avons répondu à l’ensemble des défis pour assurer notre souveraineté sanitaire», indique le ministre, en précisant que «l ‘Algérie se dote au fur à mesure de tous les moyens pour protéger sa population et renforcer sa production nationale et son économie». Ainsi, pour mettre fin au manque d’oxygène dans les hôpitaux, l’invité affirme qu’avec le lancement des deux nouvelles unités d’Arzew et de Ouargla, d’ici la fin de l’année en cours, l’Algérie augmentera sa production à 800 000 litres d’oxygène par jour. «Nous serons donc de très loin l’un des premiers producteurs de la région», ajoute-t-il.
Près de 60 nouvelles lignes de production mises en place en 2021
Concernant la facture d’importation, le premier responsable de secteur pharmaceutique dit qu’elle a reculé de 300 millions d’euros en 2020 et près de 500 millions d’euros l’année en cours en précisant que cela n’a pas était fait au détriment de la disponibilité, bien au contraire. «On peut voir les chiffres de la sécurité sociale, le marché du médicament en Algérie ne fait qu’augmenter à travers la multiplication des unités de production locales», détaille-t-il. Selon lui, «près de 60 nouvelles lignes de production ont été mises en place cette année en Algérie dont 11 dans l’injectable et le stérile. Ce qui est considérable». «Nous avons pu ainsi, très largement augmenter notre capacité de production et diminuer notre dépendance des importations», a ajouté le ministre.
L. A. R.