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dimanche 11 juin 2023

Belaribi l’a annoncé au Colloque international sur la réduction du risque sismique: Révision du RPA, programme algérien anti-séisme

II y a 20 ans jour pour jour, un séisme d’une rare intensité a frappé de plein fouet
la wilaya de Boumerdès. A l’occasion de la commémoration de ce triste anniversaire, un colloque international de deux jours sur la réduction du risque sismique s’est ouvert hier au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, organisé par le ministère
de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, sous le haut patronage du président
de la République, Abdelmadjid Tebboune.

Par Meriem Benchaouia
Lors de son intervention, le ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, a annoncé la révision du programme algérien anti-séisme (RPA). Il a révélé que son  département était en train de préparer une nouvelle loi avec la participation de spécialistes et d’experts de plusieurs pays, et ce, dans une optique consultative. «Ce nouveau projet répond aux évolutions sociales, écologiques et économiques ainsi qu’à la numérisation pour créer et mettre à niveau un environnement de haute qualité et asseoir des valeurs innovantes dans le domaine des études et d’analyses, notamment le renouvellement des tissus urbains», a-t-il dit. Selon Belaribi, «l’Algérie nouvelle mène une bataille constructive avec une approche unique et distinguée, une volonté, une constance et un souci aigu d’assurer une vie décente à ses citoyens afin de surmonter les difficultés, comme elle l’a toujours fait». Le ministre a indiqué que «les expériences tragiques précédentes nous ont appris la volonté et le courage de traduire nos idées en projets positifs et constructifs dans leurs dimensions sociale, économique et environnementale». «Les pertes causées par les tremblements de terre en termes de vies humaines et de dommages sur les infrastructures nous poussent à  nous engager   dans la voie de la prévention et de la réduction des risques», a-t-il ajouté. Concernant  ce colloque,  le premier responsable de l’Habitat a déclaré que «l’Algérie adopte une vision nouvelle et moderne qui croit en la nécessité d’efforts internationaux et régionaux concertés, en particulier arabes, avec enthousiasme et contribution de chacun. Et ce,  en encourageant le développement de la recherche scientifique, de la formation continue, du partage d’expériences et du renforcement des capacités».  Rappelant les réalisations les plus importantes de son secteur,  il a affirmé que l’Algérie a renforcé son arsenal juridique en promulguant la loi n° 04-20, qui a identifié les dix risques majeurs, dont les plus importants sont les tremblements de terre. Dans ce sens, Belaribi a indiqué que le ministère a donné des directives pour introduire les dernières technologies utilisées dans la construction pour résister aux tremblements de terre, y compris la technologie d’isolation sismique et les amortisseurs, similaires à ce qui a été utilisé dans la salle de prière de la grande Mosquée d’Alger. Le ministre a conclu son allocution en affirmant que «l’amélioration de la qualité des logements et des équipements face aux catastrophes naturelles relève de la responsabilité de tous les acteurs, chacun selon sa compétence».
 La nouvelle loi sur la prévention des risques majeurs attendue d’ici quelques semaines
Le Premier ministre a annoncé, dans son discours d’ouverture, que le gouvernement préparait, dans les semaines à venir, une nouvelle loi qui viendra remplacer le texte de 2004 relatif à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes. «Consciente des dangers que représentent les catastrophes naturelles, notamment les séismes, l’Algérie a mis en place des stratégies et des mécanismes de riposte contenus dans la loi de décembre 2004»,  a –t-il expliqué. Aimène Benabderrahmane a annoncé, à cette occasion, «la fin des travaux de l’atelier de mise à jour de la stratégie de prévention contre les risques majeurs, pour l’adapter aux exigences du cadre d’action de SENDAI pour la réduction des risques de catastrophes 2015-2030, ratifié par l’Algérie».  «Cette stratégie sera appliquée dès la promulgation de la nouvelle loi, en remplacement de la loi de 2004, et la publication des textes d’application attendus dans les semaines à venir», a assuré le Premier ministre, précisant qu’elle allait s’appuyer sur «le facteur humain et sur la gestion des dangers, au lieu de la gestion des catastrophes». Selon le Premier ministre, cette nouvelle loi permettra, entre autres, de se conformer aux engagements internationaux de l’Algérie, notamment au sein du cadre SENDAI et de la COP-21, de déterminer les mécanismes de financement ou encore d’élargir le réseau du CRAAG avant la fin de l’année en cours.
Les catastrophes naturelles coûtent en moyenne 225 millions de dollars par an
Les dépenses publiques destinées à faire face aux catastrophes en Algérie, notamment les inondations, les séismes et les feux de forêt, ont dépassé une moyenne de 225 millions de dollars/ans durant les 15 dernières années, a indiqué le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane. Il a souligné que  70 % de ce montant était destiné à la réparation des dégâts des inondations. Bien que les inondations viennent en tête des catastrophes enregistrées en Algérie depuis 1950, les séismes étaient néanmoins les plus coûteux du point de vue économique, a fait observer le Premier ministre. Le coût économique des séismes avoisine les 10 milliards de dollars, alors  que les pertes humaines sont estimées à 6 771 morts, avec 1,4 million de sinistrés, selon les chiffres avancés par M. Benabderrahmane. Citant cette expérience algérienne et face à la violence des derniers séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie, Aïmène Benabderrahmane a  insisté sur l’importance d’«une préparation préalable, sur des bases scientifiques, pour prévenir des catastrophes avant qu’elles n’arrivent». Il a  mis l’accent également sur la nécessité d’intensifier la coopération sur le plan continental, arabe et mondial.
Il a  annoncé que l’Algérie s’engageait à mettre en activité le Centre arabe de prévention contre les dangers des séismes et des catastrophes naturelles, dont le siège se trouve à Alger.
Cette démarche, a poursuivi le Premier ministre, permettra de promouvoir la contribution de ce Centre dans les domaines de la recherche scientifique appliquée en matière de prévention des risques sismiques, l’échange des expériences, et favorisera l’accès des pays arabes aux technologies de pointe utilisées à l’échelle internationale.
M. B.

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