Venue participer au Forum international d’Alger, «Imam Mouhamed Ibn Abdel-Karim el-Maghili : gouvernance, stabilité et unité des sociétés africaines», une délégation composée des descendants de l’imam a été reçue, avant-hier, par le wali de Béjaïa, à son arrivée à l’aéroport Soummam Abane-Ramdane.
Par H. Cherfa
La délégation était composée de plusieurs personnalités, des professeurs universitaires et des chercheurs spécialisés dans le domaine du patrimoine islamique venus de 20 pays, dont le Nigeria, le Mali, la Palestine, le Sénégal, le Burkina Faso, le Pakistan, l’Inde et l’Irak. L’imam El Maghili avait joué de grands rôles dans les domaines religieux, scientifique, social, économique, politique, la sensibilisation des populations à adopter la méthode el Qadiriya au cours du 15e siècle en Afrique et dans notre pays. L’Imam El-Maghili est né à Tlemcen à la fin du 14e siècle, fit ses études à Béjaïa ensuite à Alger. Il apprit auprès d’Abd El-Rahman el-Thaâlibi, qui le chargea de répandre la méthode el Qadiriya dans les pays du sud du Maghreb. L’Imam mourut en 1504 dans la ville d’Adrar et fut enterré dans la Zaouaia Kounta, laissant derrière lui un important héritage scientifique de plus de 27 lettres et ouvrages. Les membres de la délégation ont visité la Casbah existant depuis l’époque Almohade.
La forteresse a constitué un lieu privilégié d’enseignement et de diffusion du savoir entre le 11e et le 15e siècles et pas seulement, car au milieu de la citadelle se trouve la célèbre mosquée Almohades qui fut une salle de prière et un lieu d’enseignement et de réunion pour les savants et des princes Hammadites. Son rayonnement a atteint quasiment tout le monde musulman, mais surtout le Moyen-Orient, notamment l’Égypte, la Jordanie et l’Irak. Cette forteresse a reçu, entre autres, le mathématicien italien Leonardo Fibbonacci. D’autres érudits de l’époque ont également séjourné, étudié ou enseigné dans ce lieu, à l’instar d’El Ishbil, Sidi-Boumediene, Athaâlibi, Sidi Touati et bien d’autres. Abdelkrim El Maghili faisait partie de ces savants qui ont marqué de leur empreinte scientifique la ville de Béjaïa. Les hôtes de l’ex-capitale des Hammadites n’ont pas manqué d’exprimer leur satisfaction à visiter cet ancien lieu de savoir qui a résisté au temps.
H. C.