Comme chaque année, la fête de l’Aïd El-Fitr a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme et de joie à Béjaïa. Elle a été célébrée dans une ambiance empreinte de fraternité, de liesse et d’entraide, comme le veut la tradition. Comme d’habitude, la matinée du premier jour a été consacrée à la prière de l’Aïd pour les fidèles, l’échange de vœux, de félicitations et d’accolades entre voisins et proches.
C’est aussi une journée consacrée aux enfants qui ont eu droit aux jouets et cadeaux de l’Aïd. Vêtus de leurs habits neufs, les rues et ruelles des villes de la wilaya ont été envahies par des enfants courant dans tous les sens, certains accompagnés de leurs parents, d’autres en bandes.
L’après-midi a été consacré par certains aux visites familiales qui se sont poursuivies voire accentuées durant le deuxième jour de la fête, avec la disponibilité du transport de voyageurs. La mobilisation des transports en commun a permis aux gens de se déplacer plus aisément, même si les moyens de transport urbain ont manqué durant le premier jour, surtout dans la matinée vers certaines destinations.
Côté commerce, la plupart des 1 001 magasins, unités et autres commerces de produits alimentaires réquisitionnés par la Direction du commerce et de la promotion des exportations (DCP) de Béjaïa étaient ouverts, notamment le deuxième jour où l’on a vu également l’ouverture de magasins ne figurant pas sur la liste de ceux ayant été officiellement réquisitionnés pour la circonstance.
Il est, cependant, difficile de savoir, en l’absence d’une vraie communication et d’instruments de contrôle modernes, à quel taux cela a été suivi. Il reste qu’on peut juger cela sur le terrain, en faisant des tournées dans les quartiers ou dans les grands centres urbains. Une chose est sûre, le nombre de magasins ouverts est plus important que durant l’Aïd El-Adha. S’agissant des prix, les fruits et légumes ont connu une hausse, de 20 à 30 % en moyenne, durant les deux derniers jours du mois de ramadhan et pendant l’Aïd, avec une importante flambée pour les fruits. Il faut noter que le prix de la pomme de terre reste à un niveau très haut, dépassant les 110 DA et 120 DA et un peu plus cher dans les magasins de fruits et légumes.
La banane, qui a enregistré une baisse durant la dernière semaine du mois de ramadhan (350 DA le kilo), est repartie à la hausse pour atteindre 380 DA, 400 DA ou 420 DA par endroits. Idem pour la tomate qui était cédée à 110 DA avant l’Aïd avant de se voir cédée à 130 ou 140 DA, selon la qualité.
Les haricots verts ont grimpé à 400 DA et 450 DA, alors qu’ils étaient à 300 et 350 DA avant l’Aïd. Le prix de la carotte a connu lui aussi une hausse de 30 % environ. Par ailleurs, l’Aïd a été particulièrement une occasion de se réconcilier, transcender les clivages et retisser les liens sociaux rompus par la force des choses et les différends existants entre les membres de la communauté. Il faut noter que la conduite d’eau potable desservant les communes de Tifra, Adekar et Taourit-Ighil, a été réparée après une défection qui a durant trois jours. L’élan de solidarité et d’entraide qui a caractérisé le mois de ramadhan s’est poursuivi avec des opérations dites «Laouizia» ou offrandes la veille du ramadhan et durant le premier jour de l’Aïd dans plusieurs villages de la wilaya, à travers le sacrifice de plusieurs bovins.
C’est le cas du village Tigharmine, commune de M’cisna, où les villageois ont organisé une collecte d’argent. La somme de 149 millions de centimes a été récoltée et a servi à l’achat de trois bovins qui ont été sacrifiés le jour de l’Aïd et répartis sur 343 familles du village, dont certaines démunies.
Hocine Cherfa