Une cinquantaine de transporteurs de marchandises, camionneurs et enginistes (propriétaires et conducteurs d’engins de travaux publics : bulls, pelleteuses, niveleuses…) relevant de la commune de Béjaïa ont organisé, hier, une marche de protestation depuis la zone industrielle complexe «Jute» jusqu’au siège de la wilaya.
Par Hocine Cherfa
Les protestataires ont observé un rassemblement pour exprimer leurs revendications et interpeller les autorités concernées sur leur situation. Ils réclament «la levée des contraintes» auxquelles ils sont confrontés depuis plusieurs années, d’autant que certains ont acquis leurs engins dans le cadre de l’Ansej. «Halte à la hogra», «Propriétaire d’engins de location pour terrassement de terrains et transporteurs de marchandises (TPM)», etait-il écrit sur leurs banderoles. «Nous disons à ceux qui nous montrent du doigt que nous ne sommes pas une mafia du foncier comme ils aiment à le dire», a déclaré l’un des propriétaires d’engins. Et d’ajouter : «Nous avons des registres du commerce, mais sommes souvent confrontés à la saisie de nos engins et leur mise en fourrière par les services concernés lors des travaux de terrassements que nous effectuons chez nos clients, propriétaires terriens». Pour rappel, les contestataires ont organisé un sit-in au niveau de la zone industrielle, au lieu-dit «Jute», avant-hier. Une délégation de ces derniers, accompagnée par M. Mamas, représentant de l’Union générale des commerçants et artisans (Ugcaa), a été reçue par le chef de cabinet de la wilaya. Cependant, en ce qui concerne le parc, les contestataires ne semblent pas satisfaits, d’où leur nouvelle action, hier,exigeant non seulement l’aménagement d’un parc en bonne et due forme pour s’y regrouper et stationner leurs engins, mais également qu’ils ne soient «pas inquiétés» pas les autorités lors des terrassements, parce que les propriétaires ne disposent pas d’autorisations ou de permis de construire. «Nous ne pouvons pas jouer les policiers et demander à nos clients des autorisations», a déclaré un des protestataires. Un autre déclarera : «Pour notre part, nous avons des registres du commerce et nous demandons à exercer notre profession dans de bonnes conditions. Les autorités concernées doivent nous avertir d’abord une première fois, avant de procéder à la saisie et la mise en fourrière de nos engins lorsque nos clients ne détiennent pas d’autorisation». «Dans ce cas précis, il est normal que nous n’accepterons pas d’effectuer des travaux de terrassement ou de défrichement chez eux». Samir Mamas, responsable de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) nous a déclaré : «L’action de protestation des enginistes est toujours en vigueur et continuera encore». Et d’ajouter : «Ce n’est pas à eux de demander aux clients des autorisations, car ils sont en possession de registres du commerce, alors ils n’ont pas besoin d’autorisation pour travailler». «Ces deniers ont, pour la majorité, acheté leurs machines dans le cadre du dispositif emploi de jeunes (Ansej) et l’Etat devrait les aider à sous-traiter avec les grandes entreprises engagées dans la réalisation de gros ouvrages, comme la pénétrante autoroutière, entre autres», a-t-il indiqué.
H. C.