Le secteur des Ressources en eau et de la sécurité hydrique s’achemine vers la consécration du barrage de «Djorf Ettorba» (wilaya de Béchar) uniquement à l’irrigation agricole, et l’abandon de l’utilisation de ses eaux traitées pour l’alimentation en eau potable, apprend-on auprès de cadres locaux du secteur.
Par Lyes B.
La décision de consacrer les eaux de ce barrage uniquement à l’irrigation agricole, notamment de la plaine d’Abadla (5 400 ha), a été évoquée lors de la récente visite de travail du ministre des Ressources en eau et de la sécurité hydrique, Karim Hasni.
Cette décision est justifiée par la persistance de la crise de l’eau causée par le manque de précipitations et la baisse des niveaux de stockage des eaux de ce barrage, qui sont actuellement de l’ordre de 41 millions m3, alors que sa retenue est prévue pour 365 millions m3, ont expliqué les cadres locaux du secteur. Comme solution durable à cet abandon de cette source qui approvisionne depuis plusieurs décennies en eau potable les habitants des villes de Béchar, Kenadza et Abadla, à travers sa station de traitement et d’épuration de ses eaux en service depuis la fin des années 80 du siècle dernier avec une capacité de 38 000 m3/jour, il est prévu la réalisation et la mise en service de trois projets d’envergure, a-t-on fait savoir. Il s’agit en premier lieu de la mise en exploitation, en février 2022, du projet d’envergure de transfert des eaux albiennes du champ de captage (une dizaine de forages) de la région de Boussir (commune de Béni-Ounif) vers celles de Béchar, Kenadza et Abadla, via un réseau de canalisation de plus de 190 km, soit 30 000 m3/jour.
Lancé en juillet 2018, le projet a pris du retard dans la réalisation de ses deux châteaux d’eau de 15 000 et 20 000 m3 dont les travaux viennent d’être repris, verra prochainement l’équipement de ses quatre stations de pompage pour la satisfaction des besoins en AEP des populations des dairas de Béchar, Abadla et Kenadza, selon les données du secteur. Outre cette opération, il est aussi retenu au profit de la wilaya, au titre du renforcement de la sécurisation de l’AEP, et à moyen terme, la réalisation de vingt forages dans la région frontalière de Béni-Ounif avec un débit quotidien de 60 000 m3, a-t-on ajouté. A long terme, il est projeté la concrétisation d’un projet de 25 autres forages, d’un débit journalier de 150 000 m3, pour permettre, en plus de l’AEP des populations de la wilaya, de répondre à des besoins d’irrigation agricole et d’industrie.
«Ce projet, dont les études sont en voie de finalisation, permettra une réelle sécurisation des besoins en eau de la région», comme l’avait souligné récemment le ministre du secteur qui avait signalé que les besoins réels de la wilaya en eau sont de l’ordre de 58 000 m3/jour.
Avec ces trois importants projets hydraulique, l’AEP de la wilaya sera durablement assuré à travers l’amélioration du service de distribution de l’eau et passera la phase critique vécue actuellement et marquée par des perturbations dans la distribution de l’eau et qui avaient suscité inquiétude et mécontentement, selon des responsables locaux du secteur.
L. B.