18.9 C
Alger
samedi 20 avril 2024

Barrage

Alors qu’Emmanuel Macron, qui s’est officiellement lancé dans la course à la présidentielle jeudi, semble décidé à éviter la confrontation avec ses adversaires, prenant prétexte de la guerre en Ukraine et jouant sur sa stature présidentielle, les autres candidats à la fonction suprême doivent donc trouver des moyens de se démarquer. Et si les autres «grands» candidats comptent sur leur charisme pour les aider à surnager, cela n’est pas à la portée de tous. Valérie Pécresse peut, elle, difficilement se reposer sur son magnétisme, inexistant, pour séduire les électeurs. Ses équipes de campagne ont d’ailleurs annulé tous ses meetings et plusieurs apparitions télévisées, privilégiant les entretiens écrits et de petits clips de campagne. Pour se démarquer des autres candidats de droite, auxquels elle a emprunté une partie de son programme, elle tente ainsi de se présenter comme un bouclier contre l’«extrême-droite». Pour la candidate des Républicains, les prétendants «extrêmes» sont de toute façon «disqualifiés» pour avoir apporté leur soutien à Vladimir Poutine. Elle «sera au deuxième tour» et fera «barrage» à «l’extrême droite». C’est ce qu’a assuré Valérie Pécresse vendredi sur France Info, alors que les sondages indiquent une dynamique à la peine. Dernièrement, l’ancien Premier ministre de droite, Jean-Pierre Raffarin, a aussi officialisé son soutien attendu à Emmanuel Macron en reprochant à la candidate de ne pas être «en capacité» de barrer la route au camp nationaliste. Selon la candidate LR, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et Marine Le Pen, soit «tous les candidats qui ont soutenu Vladimir Poutine de quelque manière que ce soit», sont de toute façon «disqualifiés». «Ils sont sous influence d’une puissance étrangère. Ils sont sous influence d’un dictateur qui amène le feu sur le continent européen», a-t-elle développé. Sur le plan national aussi, Valérie Pécresse considère que «ces candidats extrêmes n’ont pas financé leur programme» et «ne présentent aucune réforme courageuse». À l’inverse, elle défend porter «un vrai projet d’alternance à Emmanuel Macron, un projet pour réparer la France» parce qu’elle fera «toutes les réformes qu’il n’a pas eu le courage de faire». Quant à ceux qui douteraient de ses capacités à faire face aux partis extrêmes, Valérie Pécresse garantit que c’est dans son «ADN depuis toujours». «Si je suis dans cette campagne, c’est pour la gagner, et donc je serai au deuxième tour», a-t-elle martelé. Son allié et membre de sa campagne, Éric Ciotti, rappelle toutefois régulièrement qu’en cas de second tour entre Emmanuel Macron et Éric Zemmour, son vote irait pour ce dernier. Reste à voir si cette stratégie banale et qui n’a rien de nouveau à droite, Sarkozy s’était aussi présenté en 2007 comme le candidat anti-FN, mobilisera les électeurs ou si les Français, lassés de se voir agiter le chiffon rouge de l’extrême-droite devant les yeux, feront fi des leçons de morale des uns et des autres et opteront simplement pour le candidat qui les séduira le plus.

Article récent

--Pub--spot_img

Articles de la catégorie

- Advertisement -spot_img