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vendredi 31 mars 2023

Ballon

Si les relations entre la Chine et les États-Unis étaient mauvaises durant le mandat de Donald Trump, cela n’est rien comparé aux tensions survenues depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche il y a deux ans. Aujourd’hui, après
l’épisode du ballon chinois qui a survolé le territoire américain avant d’être abattu, la pression est encore montée d’un cran et Biden a affirmé cette semaine que les États-Unis ne se laisseraient pas intimider par la Chine, tout en disant ne pas rechercher le conflit avec Pékin. «Ne vous y trompez pas : comme nous
l’avons clairement montré la semaine dernière, si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays et nous l’avons fait», a lancé le président américain dans son discours sur «l’état de l’Union» devant les deux chambres réunies du Congrès. L’armée américaine a abattu samedi, au large des côtes de Caroline du Sud, ce ballon chinois considéré par le Pentagone comme un ballon espion, destiné à récolter des informations sensibles. Pékin a soutenu de son côté qu’il s’agissait d’un aérostat civil, principalement destiné à recueillir des données météorologiques. Biden a été durement critiqué par l’opposition républicaine qui lui reproche d’avoir attendu, signe selon elle de la «faiblesse» de son administration vis-à-vis de Pékin. Dans son discours, le président s’est voulu ferme et a souligné que les États-Unis étaient «dans la position la plus forte depuis des décennies pour concurrencer la Chine ou qui que ce soit d’autre dans le monde». Interrogée hier sur les propos du président américain, la diplomatie chinoise s’est montrée à la fois ferme et ouverte au dialogue. «Nous défendrons avec fermeté la souveraineté, la sécurité et les intérêts de développement de la Chine», a assuré devant la presse Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Les États-Unis devraient percevoir la Chine de manière objective et rationnelle, mener envers elle une politique positive et pragmatique et travailler avec elle pour ramener les relations bilatérales sur la voie d’un développement sain et stable», a ajouté la représentante chinoise. Lundi, le gouvernement chinois avait estimé que les États-Unis, en abattant le ballon, avaient «gravement affecté et endommagé» les relations entre les deux pays. L’incident a de fait contraint le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à reporter in extremis vendredi un déplacement très attendu en début de semaine dans la capitale chinoise, destiné justement à apaiser les relations entre les deux grands rivaux stratégiques. Signe des tensions, le Pentagone a révélé mardi que Pékin avait refusé samedi la proposition américaine d’un appel téléphonique entre le chef du Pentagone, Lloyd Austin, et son homologue Wei Fenghe. «Le samedi 4 février, juste après être passé à l’acte pour abattre le ballon du Parti communiste chinois, le ministère (américain) de la Défense a soumis une requête pour un appel sécurisé entre le ministre Austin et le ministre de la Défense chinois Wei Fenghe», a détaillé, mardi, le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. «Les communications entre nos armées sont particulièrement importantes en des moments comme ceux-là. Hélas, le Parti communiste chinois a décliné notre requête», a-t-il ajouté. Chaque mois semble ainsi apporter son nouveau lot de dissensions entre les deux puissances qui sont déjà en opposition frontale concernant la guerre en Ukraine et alors que le front Pékin-Moscou se renforce. Reste à voir si une véritable guerre froide se mettra en place entre Pékin et Washington et surtout quelles conséquences concrètes cela aura, notamment sur l’attitude de Washington vis-à-vis du Kremlin.

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