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lundi 20 mars 2023

Avertissement

Cela fait une année que la guerre en Ukraine a débuté, mettant l’Occident dans une position délicate vis-à-vis de leurs alliés ukrainiens. Car si les Occidentaux soutiennent sans faillir Kiev et lui livrent ponctuellement du matériel militaire, ils refusent néanmoins d’intervenir eux-mêmes dans ce conflit en envoyant des troupes ou en défiant trop ouvertement le Kremlin, car Vladimir Poutine se montre, lui, implacable. Le président russe prononçait ainsi hier à la mi-journée son discours annuel à la nation depuis Moscou, à trois jours de la date anniversaire de l’invasion russe, et devant l’élite politique du pays et des militaires qui ont combattu en Ukraine. Il a réaffirmé sa volonté de poursuivre le conflit et de le mener à son terme, par une victoire de la Russie. Il n’a pas épargné l’Occident qu’il tient responsable pour l’escalade en Ukraine et qu’il dit être «anti-Russie». Il a également, une nouvelle fois, brandi la menace nucléaire. «Les élites de l’Occident ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, c’est-à-dire en finir avec nous une bonne fois pour toutes», a-t-il martelé dans une allocution intervenant trois jours avant le premier anniversaire de l’offensive russe. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a d’ailleurs repris les mêmes termes, assurant que Vladimir Poutine avait subi «un échec stratégique» avec l’invasion de l’Ukraine, un an quasiment après le début de l’offensive. «La responsabilité de l’attisement du conflit ukrainien et ses victimes […] repose totalement sur les élites occidentales», a encore dit le président russe, répétant sa thèse selon laquelle l’Occident appuie des forces néonazies en Ukraine pour y consolider un État anti-russe. Poutine a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire et a menacé de réaliser de nouveaux tests nucléaires si les États-Unis en font d’abord. «La Russie suspend sa participation au traité START», a-t-il déclaré, appelant les autorités russes à se tenir «prêtes pour des tests d’armes nucléaires». Avant cela, il avait affirmé qu’il restait déterminé, un an après le début de son offensive en Ukraine, à la poursuivre, alors que son armée est à la peine depuis des mois sur le champ de bataille, en dépit de la mobilisation de centaines de milliers de réservistes. «Pour assurer la sécurité de notre pays, pour éliminer les menaces venues d’un régime néonazi existant en Ukraine depuis le coup d’État de 2014, il a été décidé de mener une opération militaire spéciale. Et nous allons régler pas à pas, soigneusement et méthodiquement, les objectifs qui se posent devant nous», a-t-il martelé. Face à l’élite politique du pays et des militaires ayant combattu en Ukraine, il a aussi remercié «tout le peuple russe pour son courage et sa détermination». Évoquant les sanctions internationales qui frappent la Russie, Poutine a estimé que les Occidentaux «ne sont arrivés à rien et n’arriveront à rien», alors que l’économie russe a résisté mieux qu’anticipé par les experts. «Nous avons assuré la stabilité de la situation économique, protégé les citoyens», a-t-il noté, estimant que l’Occident avait échoué à «déstabiliser notre société». Par ailleurs, Vladimir Poutine a appelé à poursuivre les «traîtres» en Russie. «Ceux qui ont choisi de trahir la Russie doivent être tenus pour responsables devant la loi», a déclaré le président russe, avant d’assurer qu’il ne s’agissait pas pour autant d’une «chasse aux sorcières». Reste à voir combien de temps l’Occident continuera à soutenir l’Ukraine tout en refusant d’accepter les conséquences de son choix, alors que Kiev réclame depuis une année une implication plus directe des Américains et des Européens.

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